Un plan du gouvernement en dissimule un autre07/06/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1975.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un plan du gouvernement en dissimule un autre

Alors que le Premier ministre annonce la création de 5000 places supplémentaires par an pendant trois ans dans les maisons de retraite, les professionnels de ce secteur s'alarment d'un autre projet gouvernemental qui va dans un sens diamétralement opposé.

La loi de financement de la Sécurité sociale de 2006 prévoit en effet de supprimer une partie des 83000 lits de long séjour dans les hôpitaux et de transférer les personnes âgées dépendantes qui les occupent vers les maisons de retraite, où elles ne recevront plus d'aide de l'assurance maladie. Il est question de supprimer dans les années à venir 70% de ces lits alors que le nombre de personnes de plus de 85 ans doit doubler d'ici à 2020!

Nombre d'hôpitaux où séjournent des personnes âgées auraient besoin de rénovation et il faudrait davantage de personnel pour s'en occuper. Mais au lieu de prévoir cela, le gouvernement aggrave la situation. En effet, l'encadrement médical est, en moyenne, deux fois plus faible dans les maisons de retraite que dans les hôpitaux de long séjour.

Les personnes qui ne pourront plus être accueillies dans les hôpitaux de long séjour n'auront pas toutes les moyens de payer une maison de retraite. Que deviendront-elles? Et pour celles qui pourront malgré tout y accéder, leurs conditions de vie et de soins risquent d'être dégradées, car leur arrivée «va conduire à un accroissement important du handicap moyen des personnes vivant en maison de retraite. Il s'ensuivra une nette régression de la qualité de leur accompagnement puisque les moyens financiers nécessaires sont clairement sous-évalués», s'inquiète l'Association des directeurs d'établissements d'hébergement pour personnes âgées.

L'État économise sur ce qui devrait être des priorités, quitte à provoquer de nouveaux drames dont les premières victimes seront ceux qui appartiennent aux milieux populaires.

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