Grande-Bretagne : La réhabilitation des «fusillés pour l'exemple»25/08/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/08/une1986.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : La réhabilitation des «fusillés pour l'exemple»

Depuis 1990, année où les archives militaires britanniques de la Première Guerre mondiale sont devenues accessibles, les descendants des «fusillés pour l'exemple» ont intenté des actions pour demander leur réhabilitation. Il y aurait eu 306 victimes de ces exécutions ignobles. Des soldats très jeunes ont parfois été exécutés simplement pour s'être endormis à leur poste, ou avoir jeté leurs armes. En réalité, ces soldats souvent ne supportaient pas les conditions atroces du front, parfois au point d'en perdre la raison. Certains furent collés au poteau d'exécution sans même comprendre ce qui leur arrivait.

Parmi les exécutés, on compte des Canadiens, des Irlandais, des Jamaïcains, un Sierra-Léonais, un Ghanéen, un Nigérian ou encore un Égyptien, ce qui rappelle que pour alimenter en hommes cette boucherie que fut la Première Guerre mondiale, les gouvernements de l'époque puisèrent largement dans la population de leurs colonies.

Et puis, comme le rappelait un descendant de fusillé, «l'armée allemande, qui était deux fois plus grande, n'a procédé qu'à 25 exécutions pour ces motifs. Quelle armée était la plus brutale?»

Reste qu'après la Nouvelle-Zélande et l'Irlande, et non sans avoir laissé passer 90 ans de mensonge opiniâtre, c'est au tour de la Grande-Bretagne de réhabiliter enfin la mémoire de ces soldats. En France, Jospin, Premier ministre en 1998, avait certes lancé l'idée de réhabiliter 49 mutins fusillés lors de l'offensive Nivelle du printemps 1917, mais depuis, plus rien. La Grande Muette continue de cacher ses secrets inavouables sous une chape de... plomb.

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