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Leur société
Cachan : Le mépris du gouvernement
Presque quinze jours après l'expulsion des 500 personnes d'un bâtiment de la Cité Universitaire de Cachan, près de 250 d'entre elles, dont beaucoup d'enfants, vivent toujours entassées dans un gymnase. Il faut rappeler que le prétexte invoqué par le gouvernement pour évacuer cet immeuble, occupé depuis quatre ans par des familles qui n'avaient rien trouvé d'autre pour se loger, était l'insalubrité des lieux squattés.
Mais pour l'instant les seules propositions qui ont été faites par le préfet ont été celles d'hébergements dans des hôtels en Seine-et-Marne ou dans l'Essonne, que les expulsés ont refusés. En effet, beaucoup parmi eux travaillent à Cachan, ou aux environs, de nuit comme femmes de ménage, ou comme agents de surveillance. Et il y a la crainte de perdre son travail. De toute façon, ces relogements dans des hôtels ne sont en aucune manière des solutions.
Mais, bien évidemment, le souci du gouvernement n'était pas, en décidant cette expulsion musclée du jeudi 17 août, d'agir pour le bien des personnes qui squattaient. L'expulsion du squat de Cachan a été l'occasion d'arrêter et de placer en rétention 49 personnes «en situation irrégulière», d'après le ministère de l'Intérieur. D'après la Cimade, sur 43 personnes identifiées, 34 sont toujours en rétention à l'heure actuelle. De plus un sans-papiers arrêté a été expulsé samedi 26 août vers le Mali depuis l'aéroport de Roissy, Mahmadou Camara, qui était arrivé en France en 2000. Une autre expulsion vers le Mali a été, elle, empêchée grâce à l'opposition du commandant du vol Paris-Bamako.
Expulser les plus pauvres de logements insalubres sans chercher à les reloger, en profiter pour faire quelques reconduites à la frontière: des agissements qui ne surprennent pas, venant d'un gouvernement qui n'a que du mépris pour les plus démunis.