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- Lutte ouvrière n°1994
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17 octobre 1961 : Quand la police de De Gaulle massacrait les Algériens à Paris
Mardi 17 octobre, 45 ans après, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées pont Saint-Michel, pour commémorer ce 17 octobre 1961 où la police parisienne massacra plusieurs centaines d'Algériens qui manifestaient pour l'indépendance de leur pays.
Le rassemblement, qui a lieu tous les ans depuis 1991, était appelé par la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), le Mouvement contre le Racisme et l'Antisémitisme (MRAP) et de multiples associations, avec le soutien du PS, du PCF, des Verts, de la LCR et de Lutte Ouvrière.
Les orateurs ont évoqué cette journée du 17 octobre 1961, longtemps occultée, où la police parisienne, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, réprima avec brutalité une manifestation appelée par le Front de Libération Nationale (FLN) algérien en plein Paris.
Il y avait déjà près de sept ans que durait la guerre coloniale menée par l'impérialisme français.
Quelque 40000 Algériens répondirent à l'appel du FLN à manifester, bravant le couvre-feu décrété depuis le 6 octobre, et qui interdisait aux Algériens de circuler entre 20 h 30 et 5 heures du matin.. Venus en famille, avec femmes et enfants, de toute la région parisienne, ils tentèrent de converger vers le centre de la capitale. La brutalité de la répression policière fut extrême. Plus de 10000 manifestants furent arrêtés et parqués dans des conditions atroces dans des salles de sport de la capitale, comme le Palais des Sports ou la Salle Japy. Des centaines d'Algériens furent assassinés, et leurs cadavres jetés dans la Seine. Le bilan officiel fut longtemps de deux morts. En réalité, il y en eut cent fois plus: au moins 200, «et peut-être 400», a dit un des orateurs présents à cette commémoration.
Comme l'ont rappelé certains intervenants, les autorités françaises peuvent à l'occasion faire la morale à d'autres pays comme la Turquie pour le massacre des Arméniens en 1915. Mais elles n'ont toujours pas balayé devant leur porte, en ce qui concerne les massacres commis en Algérie, ou même à Paris.