À Avanssur Direct Assurances, filiale d'AXA, les délocalisations programmées par AXA France, on connaît déjà. Direct Assurance, ce sont 650 salariés (répartis sur deux sites, Nanterre et Rennes) dont environ 400 sur plateaux téléphoniques. Le personnel est en majorité jeune (32 ans en moyenne) et travaille en horaires décalés -en équipes six jours sur sept.

En 2004, la direction avait lancé son projet TURBO, qui consistait à ouvrir un nouveau site à Rabat au Maroc. Il s'agissait, disait la direction, d'une plate-forme de «délestage» pour faire face à une augmentation d'activité prévue suite à la mise en place de divers partenariats.

La direction s'était engagée à ce qu'on en reste là. Mais depuis les activités traitées à Rabat n'ont cessé d'augmenter. Il y a désormais 130 salariés au Maroc. C'est tout profit pour la direction car les salaires y sont bas (400 euros par mois pour un chargé de clientèle). Depuis peu, les courriers sont scannés ici par une entreprise extérieure afin d'être traités par informatique sur les plateaux, l'objectif étant de pouvoir traiter les courriers sur le site de Rabat.

Que des activités partent au Maroc, alors qu'ici les employés croulent sous la charge de travail, ne serait pas un mal... si la direction ne réduisait pas en même temps nos effectifs. Mais avec ce projet, dans l'immédiat, deux postes d'intérimaires doivent être supprimés, et cela est inadmissible. Une pétition pour l'embauche des intérimaires est largement signée actuellement dans les services.

D'un côté, Direct Assurance augmente sans cesse la productivité, le volume de travail à accomplir, mais jamais les salaires, et dans le même temps elle délocalise et sous-traite tout ce qu'elle peut. Les employés en ont assez de cette politique.

Direct Assurance a toujours été pour son actionnaire AXA une sorte de laboratoire d'essai pour ses sales coups. Mais les salariés ne sont pas des cobayes et l'idée de faire modifier ses plans à la direction gagne du terrain.