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Leur société
Lycée Diderot – Marseille : Il faut du personnel
Une centaine d'enseignants, surveillants, agents de nettoyage ou de maintenance du lycée Diderot, à Marseille, ont arrêté le travail lundi 16 octobre pour demander des effectifs car la situation est devenue invivable. Ils ont reconduit leur mouvement le lendemain mardi et devaient décider le 18 octobre de la suite à lui donner.
Le lycée Diderot reçoit environ 2000 élèves. Il comporte un internat. Celui-ci est très dégradé: sur ses murs des moisissures se sont développées. Des parents ont proposé d'effectuer eux-mêmes les travaux de réfection, mais l'administration n'était même pas prête à payer la peinture!
Il manque aussi plusieurs agents TOSS, l'entretien ne peut pas se faire correctement et on fait souvent cours dans des salles jonchées de papiers et de poussière.
Mais ce n'est pas tout: neuf postes de surveillants ont été supprimés depuis décembre 2005. Ceux qui restent sont dans l'impossibilité de surveiller un aussi vaste établissement. Ainsi l'agent chargé du portail d'entrée des véhicules n'y reste que jusqu'à 9 heures; ensuite il s'occupe d'autres tâches comme la reprographie. Les voitures peuvent alors sortir car le portail s'ouvre automatiquement. Mais quand il est ouvert, il n'y a plus personne pour surveiller et il est arrivé souvent que des personnes étrangères au lycée s'introduisent à l'intérieur.
Le comble a été atteint quand, lors d'une bagarre entre deux groupes dans le lycée, l'un d'eux fit appel, par téléphone, à ses copains d'une cité voisine qui arrivèrent en masse dans le lycée. La bagarre fut générale. Il n'y avait alors qu'un seul surveillant.
Enfin, une enseignante a été renversée avec son bureau et sa chaise et insultée. D'autres ont été agressés ou insultés.
Estimant que leur sécurité et celle des élèves n'étaient plus assurée, 72 enseignants et personnels du lycée ont donc arrêté le travail lundi 16 octobre.
Gilles de Robien, ministre de l'Éducation nationale, étant en visite à la Faculté Saint-Jérôme, toute proche, nous sommes allés y manifester avec banderoles, aux cris de «Diderot en danger, des moyens pour nos lycées». De Robien est passé rapidement sans mot dire.
Mardi matin, la grève était reconduite et nous étions encore soixante-dix réunis en assemblée générale pour discuter des moyens d'action. Dans la matinée, plusieurs équipes ont fait la tournée des collèges du quartier et de deux autres lycées classés en ZEP.
Le lycée a besoin sans délai de sept postes de personnel d'entretien (ATOSS) et de neuf postes de surveillants. Le personnel est bien décidé à les obtenir.