Le 13 septembre 2006 Michelin annonçait, lors d'un CCE (Comité central d'entreprise), la suppressionde 10000emploisen Europe et autantaux États-Unis d'ici2010-2011.

Cette fois-ci, pas de déclarations tonitruantes à la presse, contrairement à ce qui avait été fait en 1999. À cette époque, l'annonce de 7500 suppressions d'emplois -alors que dans le même temps Michelin se vantait d'atteindre 4 milliards de francs de bénéfices- avait créé des remous dans le monde politique et beaucoup d'émotion dans la population.

Aujourd'hui, même sans publicité dans la presse, le monde des actionnaires est bien au courant de ce qui se prépare. En moins d'une semaine, l'action Michelin a pris plus de 7%, la plus forte hausse du CAC40. Hausse que les économistes saluent comme étant le reflet de la bonne santé de l'entreprise.

Bonne santé pour les gros actionnaires, assurés de pouvoir se faire beaucoup d'argent, et rapidement, mais nouveaux coups durs pour les travailleurs qui peuvent s'attendre à voir des licenciements, voire des fermetures d'usine, comme à Wolber en 1999 avec 440licenciements, à Poitiers en 2006 avec 111 licenciements, ainsi que la fermeture de l'usine Kichner au Canada ou encore de Stock and Trent en Angleterre, avec à la clé plusieurs milliers de licenciements. Et en tout cas tous risquent de voir leurs conditions de travail se dégrader encore plus.