Depuis un mois et demi, à Saint-Brieuc, la mobilisation autour de la famille algérienne sous le coup d'une expulsion et actuellement assignée à résidence, ne faiblit pas. Tous les soirs, trente à cinquante personnes accompagnent Fathia et sa fille Samira au commissariat de police où elles doivent pointer à 17h30.

Mais cela n'empêche pas le préfet de poursuivre par ailleurs ses basses oeuvres en expulsant à tout va. Depuis peu, il ne se passe quasiment plus un jour sans qu'un sans-papiers soit interpellé. La police, manifestement sur les dents, est en chasse dans toute la ville et les environs. Ce qui fait dire à certains que la guerre aux immigrés est déclarée.

C'est d'abord un Algérien, venu à la Préfecture pour refaire ses papiers, qui y a été arrêté. Le lendemain, c'était au tour d'un Congolais, père d'un enfant né en France, d'être kidnappé en plein carrefour lors d'un contrôle routier et conduit au poste, toutes sirènes hurlantes, comme un vulgaire malfrat. Leur sort a été vite réglé: ils ont été expédiés à Paris au centre de rétention de Vincennes. De même, un Ivoirien, appelé en mairie à Erquy pour compléter son dossier de mariage a été embarqué par les gendarmes... qui se trouvaient là par hasard d'après le maire! Et le samedi, à Saint-Brieuc, c'était au tour d'un Turc, père d'une enfant également née en France et scolarisée, d'être appréhendé à la gare. En rétention au commissariat, il risque, lui aussi, d'être expédié à Rennes ou Paris.

La mobilisation devra s'élargir pour essayer de mettre un terme à ces agissements inhumains et scandaleux.

Un rassemblement est d'ailleurs prévu vendredi 2 février à 18h, devant la Préfecture de Saint-Brieuc, pour protester contre ces agissements.