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Dans les entreprises
Technocentre-Renault Guyancourt (Yvelines) : Encore un suicide !
Vendredi 16 février, un collègue de 38 ans s'est donné la mort, chez lui. C'est le troisième cas de suicide en quatre mois au Technocentre de Guyancourt, qui étudie, prépare et met au point les nouveaux modèles Renault, et le cinquième cas en deux ans et demi.
Le dernier suicide, le 24 janvier, avait eu lieu au sein même de l'entreprise et avait donné lieu à un rassemblement à l'appel de la CGT et de SUD. Des centaines de travailleurs avaient alors exprimé leur émotion, et beaucoup mettaient en cause les conditions de travail qui se dégradent.
Une fois de plus, malgré les dénégations de la direction -obligée pourtant de se plier à l'ouverture d'une enquête pénale sur les conditions de travail-, sont en cause les pressions et le stress de plus en plus insupportables, consécutifs au " contrat de plan 2009 " du PDG Carlos Ghosn. La lettre laissée par notre collègue est explicite à ce sujet.
Les 12000 salariés du Technocentre devraient être, selon les souhaits de la direction, tendus jour et nuit vers la préparation du véhicule qui remplacera la Laguna. Charge de travail et pressions sont à l'avenant. Ainsi notre collègue décédé devait-il rendre compte à différents responsables plusieurs fois par semaine. Il devait aussi, plusieurs fois, se rendre à l'usine de Sandouville. Il voulait passer cadre, ce qui constituait un outil de pression supplémentaire.
Notre collègue a craqué. La vie professionnelle n'est peut-être pas seule responsable. Mais la vie de fou, sans horaires ni pauses, que la direction fait régner, est forcément en cause. " Ces suicides doivent être considérés comme des accidents du travail ", dit un responsable CGT, spécialiste des risques professionnels.
Et là aussi, c'est Renault, dans sa course aux profits, qui en est responsable.