Le groupe Total a inauguré jeudi 15 mars une nouvelle installation dans sa raffinerie de Gonfreville-l'Orcher en Seine-Maritime. Le ministre de l'Industrie et les dirigeants du groupe n'ont pas eu de mots assez forts pour se féliciter du " plus important investissement dans une raffinerie française depuis vingt-cinq ans " et des performances de cet ensemble qui va produire du carburant diesel " clair comme de l'eau ".

Ce qui est moins clair, c'est la façon dont le plus grand groupe privé français arrive à faire baisser ses impôts. Cette nouvelle installation va en effet bénéficier de cinq ans d'exonération de taxe professionnelle !

On se demande quel prétexte a été trouvé pour justifier ce cadeau. Certainement pas des " difficultés " de Total, qui a fait un bénéfice record de 12 milliards d'euros l'an passé. Il ne s'agit pas d'une implantation nouvelle, la raffinerie existe depuis 1933. On ne parle pas de création d'emplois (en revanche, en septembre dernier il était question d'en supprimer). La " qualité environnementale " peut difficilement être invoquée à propos d'une installation pétrolière.

Alors quoi ? Le simple fonctionnement normal d'un État au service des grands groupes capitalistes, sans fard ni faux-semblants.