Depuis samedi 21 avril au matin, le personnel des Urgences de l'hôpital Avicenne, à Bobigny en Seine-Saint-Denis, est en grève. Les effectifs infirmiers et aides-soignants ont fondu par le non-remplacement des départs. Et la direction voudrait profiter du rapprochement géographique dans le nouveau bâtiment des deux composantes du service, hospitalisation d'urgence de très courte durée et accueil urgences (UHU et SAU), pour retirer encore du personnel en supprimant les postes supplémentaires qui avaient été obtenus aux Urgences d'Avicenne par une grève en 2005. C'est l'application locale du plan d'économie décrété par la direction de l'AP-HP (hôpitaux de Paris).

Lors de l'annonce du préavis de grève, la direction a voulu faire signer par les syndicats, et même individuellement par le personnel du service, un accord pour accepter de fonctionner " à titre d'essai " à effectif réduit pendant six mois. La manoeuvre a fait chou blanc. Les effectifs réduits, il y a longtemps que le personnel les essaie. Et pas question de jongler maintenant d'un service à l'autre, alors qu'au contraire l'activité globale ne cesse de s'accroître (+8 % d'activité cette année par rapport à 2006).

La grève est unanime. Et même si, vu le peu d'effectifs, pratiquement tout le monde est assigné, les banderoles ornent l'accueil des Urgences, le personnel soignant diffuse un tract d'explication aux patients, a alerté la presse et discute avec ceux des autres services de l'hôpital où le manque de personnel aussi est criant.