Institut d'éducation spécialisé Fontaine-Argent (Besançon) : La grève, ça permet de se faire respecter26/04/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/04/une2021.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Institut d'éducation spécialisé Fontaine-Argent (Besançon) : La grève, ça permet de se faire respecter

Pour fêter la restructuration de l'équipe de direction de l'Institut d'éducation spécialisé Fontaine-Argent en place depuis le 1er avril 2006, le président de l'Association protestante d'action sociale (APAS) a décidé unilatéralement la dissolution des instances représentatives du personnel.

Dans cet institut médico-éducatif, soixante-dix salariés accompagnent plus de quatre-vingt-dix enfants ou jeunes handicapés (scolarité, formation professionnelle, soins, lieu de vie). Depuis plusieurs années, l'APAS connaît de graves problèmes financiers, ce qui l'a obligée à céder en janvier 2007 une maison de retraite à la Mutualité française du Doubs. À l'automne 2006, l'institut a fait l'objet d'une inspection conduite par le DASS et la DRASS. Il est actuellement sous gestion transitoire, dans l'attente d'une possible reprise.

Depuis plus d'un an, les représentants syndicaux, soutenus par la grande majorité des salariés, tirent la sonnette d'alarme auprès du préfet, de la direction, de la DASS, de la Mutualité et l'inspection du travail. Mardi 10 avril, réunis à cinquante, nous avons voté à main levée la grève de 24 heures reconductibles. Nous demandons le rétablissement immédiat du fonctionnement des instances, la communication des conclusions de l'inspection DASS-DRASS sur le fonctionnement de l'entreprise et la communication de l'ensemble des documents au cabinet d'expert financier. En effet, nous voulons savoir ce qui se prépare dans notre dos.

Pendant quatre jours, nous nous sommes retrouvés plusieurs fois par jour, soutenus par la CFDT et nos collègues instituteurs, pour faire le point et pour reconduire la grève. Il faut que la situation évolue vite : non seulement pour nous, mais aussi pour pénaliser le moins possible les enfants, qui ont été renvoyés chez eux, et leurs familles. Pendant ce temps, la direction gère cette crise comme elle gère l'établissement au quotidien, en faisant le dos rond.

Vendredi 13 avril, une délégation de six représentants élus par les grévistes a été reçue par la DASS. Une forte délégation du personnel était là. Bizarrement, ces responsables qui jusque-là se disaient bien trop débordés pour nous recevoir, ont finalement trouvé du temps... À la suite de cette réunion, l'APAS s'est engagée à satisfaire toutes nos revendications et à n'opérer aucune retenue sur salaire. La grève s'est donc arrêtée, les cinquante travailleurs de l'institut, femmes de ménage, éducateurs, éducateurs techniques, hommes d'entretien, infirmières, lingères, rééducatrices et un cadre, ayant prouvé qu'ils savaient se faire respecter.

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