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- Lutte ouvrière n°2023
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Dans les entreprises
Vallourec-Mannesman - Valenciennes : Sarkozy fait son cinéma à l'usine
Entre les deux tours de la présidentielle, le samedi 28 avril, le duo Sarkozy-Borloo s'est rendu en visite dans l'usine Vallourec-Mannesman près de Valenciennes, suivi d'une meute de journalistes et de caméramans. Ils allaient à la pêche aux voix ouvrières, histoire de ne pas apparaître seulement comme le politicien des banlieues chics, du Fouquet's et du Medef.
" Une usine, c'est beau, il y a du bruit, ça vit, il n'y a personne qui se sent seul (...) Je suis le candidat de la France qui bosse dur " a-t-il commencé par déclarer. Et, sur un air de copain-copain, il s'est confié à son assistance : " Eux, là-haut, ils ne peuvent pas comprendre ". Ensuite, on a eu droit à un véritable festival, plus démago, tu meurs ! " Je me battrai pour protéger les ouvriers des délocalisations et pour que la métallurgie reste en France. " Question salaire : " Je sais qu'on ne vit pas avec un tel salaire (1 200 euros) " pour ajouter que la solution serait... de travailler plus !
Pour la mise en scène, la direction de Vallourec avait affublé des cadres et des employés des bureaux de casques et de bleus pour garnir les premiers rangs de l'assistance. Elle avait aussi réquisitionné les intérimaires et les nouveaux embauchés, en leur demandant de se presser autour de Sarkozy à sa sortie de l'usine pour obtenir des autographes. Les chefs avaient largement fait savoir " qu'il y aurait quelque chose pour ceux qui ramèneraient un autographe lundi à l'usine "...
Hors du champ des caméras, on ne débordait pas d'enthousiasme. Les ouvriers de l'équipe en poste se sont tenus à distance et ont regardé ce numéro de cirque de loin, et somme toute plutôt contents de cette pause même si le spectacle n'était pas très bon. Seuls les premiers rangs mobilisés par la direction ont applaudi. Et quand Sarkozy a sorti sa rengaine " travailller plus pour gagner plus ", bien des travailleurs ont fait la grimace, car la direction use tout le monde à coup d'heures supplémentaires, y compris lors de semaines de travail à cinq nuits consécutives ou à six matinées, sans compter que ces heures ne sont pas payées, mais placées sur des compteurs d'heures à récupérer !
Seuls quelques militants CGT se sont approchés de Sarkozy pour l'interpeller et lui dire leur façon de penser sur cette histoire de travailler plus.
Au lieu de revenir se reposer dans cette entreprise où il s'est senti si bien, Sarkozy a préféré un yacht au large de Malte... encore un intérim qui n'a fait qu'un passage éclair...