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Dans les entreprises
"Parachutes dorés" : Les PDG auront toujours de quoi atterrir en douceur
En visite chez Airbus, Sarkozy s'est senti obligé d'évoquer le thème des " parachutes dorés ", ces sommes très importantes octroyées, au moment de leur départ, aux dirigeants des grandes entreprises.
Chez EADS, l'importance du pactole avec lequel Forgeard, son ex-président, parti avec plus de 8 millions d'euros, serait même en passe d'être distancée par celui d'un autre dirigeant de l'entreprise sur le départ, un dénommé Gut qui, lui, s'envolerait avec 12 millions d'euros.
Pour faire face à cette situation choquante à juste titre, particulièrement dans une entreprise qui prévoit de licencier comme chez Airbus, Sarkozy dit qu'il va faire voter rapidement une loi sur " l'éthique " et la " moralisation " en ce domaine.
Pour que la " morale ", en ce domaine, soit sauve, une loi pourra toujours améliorer les apparences, et même pourquoi pas supprimer purement et simplement ces somptueuses indemnités de départ, mais on voit mal comment les actionnaires des grands groupes industriels et financiers ne continueraient pas à faire des ponts d'or aux dirigeants qu'ils embauchent. Ces derniers le sont selon les lois du marché, dans ce domaine comme dans tout autre, c'est-à-dire en l'occurrence à la mesure des profits que l'on attend de leur action de dirigeant. On peut compter sur les uns et sur les autres pour inventer toutes les combinaisons nécessaires pour rétribuer, en toute légalité, les services des dirigeants dont ils souhaitent les services. On peut très bien supprimer les parachutes dorés de sortie, en augmentant les rémunérations d'embauche, les indemnités, les avantages de toutes sortes, ou de toute autre matière.
Depuis cette dernière prise de position de Sarkozy sur la question, l'actualité vient d'illustrer que, loi ou pas, les PDG trouvent toujours des moyens de tourner les lois. Le Forgeard d'EADS, objet de l'indignation morale de Sarkozy, a toutes les chances de garder son joli magot de parachutage. Tout d'abord, parce que les lois ne sont pas rétroactives mais aussi parce que, le siège d'EADS étant basé à Amsterdam, ses copieuses indemnités lui seront versées. Elles sont assujetties au droit... néerlandais qui ne prévoit rien de restrictif en matière de parachutes de PDG. Cette décision de EADS avait d'ailleurs été acceptée par le gouvernement de l'époque, présidé par un certain Jospin.