Regroupement familial : Sarkozy à l'attaque13/06/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/06/une2028.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Regroupement familial : Sarkozy à l'attaque

Sarkozy, pendant sa campagne électorale, avait repris bon nombre de thèmes de propagande de l'extrême droite, dont celui de " l'immigration clandestine ", et il avait annoncé la création d'un " ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale " en charge des travailleurs immigrés.

Brice Hortefeux, désormais à la tête de ce ministère, vient de soumettre au Conseil d'État un avant-projet pour une loi qui sera une des premières présentées au Parlement cet été.

Celle-ci renforcera considérablement les conditions du " regroupement familial ", procédure qui permet à la famille d'un étranger résidant en France de venir le rejoindre. Cette procédure déjà très contrôlée - entre autres, du fait de la loi Sarkozy de juillet 2006 - n'a concerné en 2005, d'après le journal Le Monde, que 17 000 personnes contre 26 000 en 2000. Mais c'est encore beaucoup trop pour Sarkozy et Hortefeux !

Après le vote de la loi, pour simplement déposer un dossier, il faudra avoir fait évaluer dans son pays " son degré de connaissance de la langue française et des valeurs de la république ". La loi Hortefeux mettra aussi en place un " contrat d'accueil et d'intégration pour la famille ", qui obligera les parents à veiller à la bonne intégration de leurs enfants en France. Si le préfet juge que ce contrat n'est pas respecté, il saisira le juge pour enfants, qui pourra faire verser les allocations familiales à une tierce personne.

Quant aux conditions de ressources et de logement très restrictives, elles avaient déjà été imposées par la loi Sarkozy de 2006 : elles exigent des revenus, hors allocations, équivalant au smic et un logement, par exemple à Paris, de 22 m² pour un couple, plus 10 m² par personne supplémentaire jusqu'à 8, et 5 m² au-delà de ce chiffre. Nombre de travailleurs français auraient bien du mal à remplir de telles conditions, vu les salaires et les prix des loyers.

Tout ce que veulent Sarkozy et Hortefeux, c'est pouvoir montrer à leur électorat qu'ils prennent, comme promis, des mesures contre les immigrés. Peu leur importe si c'est au prix d'empêcher les travailleurs immigrés vivant en France de vivre avec leur famille.

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