Samedi 21 juillet les 250 ouvriers de l'équipe SDL (samedi-dimanche-lundi) de l'usine Goodyear d'Amiens se mettaient en grève.

Celle-ci s'est poursuivie le dimanche 22. Lundi 23 juillet la grève était reconduite. Les grévistes décidaient de se rendre dans l'usine Dunlop, qui se trouve à quelques centaines de mètres de la leur et qui fait aujourd'hui partie de Goodyear. Ils ont pénétré dans l'usine, malgré l'opposition de la direction, défilant et scandant " Tous ensemble-Tous ensemble " pour inciter leurs camarades à les rejoindre.

Cette explosion de colère était une réponse à la politique de leur patron, le numéro 1 mondial du pneumatique, qui veut supprimer 500 emplois sur ses deux usines (Goodyear et Dunlop) d'Amiens tout en allongeant les horaires et en aggravant les conditions de travail. En effet la direction du groupe veut passer l'ensemble du personnel en 4x8, alors qu' aujourd'hui la majorité des ouvriers font les 3x8 la semaine. Il y a en plus une équipe qui travaille le week-end, 12 heures le samedi et le dimanche, plus 8 heures le lundi. Du coup la direction ferait travailler les deux usines 30 heures de plus par semaine, en faisant faire aux ouvriers restants une partie du travail effectué aujourd'hui par les centaines de travailleurs dont le poste doit être supprimé.

Ce qui a mis le feu aux poudres chez les salariés faisant le " SDL ", c'est que la direction, en plus du bouleversement de leur temps personnel, a confirmé sa volonté d'allonger de façon notable leurs horaires de travail sans aucune augmentation correspondante, alors qu'ils font trente heures par semaine actuellement. Cela revient donc à leur demander de travailler gratuitement plusieurs heures par semaine.

À l'usine Goodyear, le syndicat CGT s'est mis aux côtés des grévistes, qui en trois jours ont donc fait l'équivalent d'une semaine de grève. Il a appelé les salariés de l'usine Goodyear à poursuivre le mouvement dans les équipes de 3x8. Ce ne fut pas le cas du syndicat CGT de Dunlop, qui manifesta son opposition à ce mouvement.

La grève a pris fin mardi après-midi 24 juillet. Cette explosion de colère, à une semaine du départ en vacances, a montré la volonté des ouvriers, en particulier des jeunes, qui sont majoritaires dans les SDL, de réagir face aux attaques de la direction.