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- Lutte ouvrière n°2034
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Leur société
La libération des infirmières bulgares ; le Sarko show : Cinéma permanent.
L'intervention personnelle et à grand spectacle de Sarkozy et de sa femme dans l'affaire des infirmières et du médecin détenus en Libye a fourni au nouveau président une occasion de plus de se placer au premier plan de l'actualité. Tant mieux, dira-t-on, si cela a permis la libération d'innocents emprisonnés, mais la réalité est quelque peu différente.
Les négociations pour sauver ces personnes, injustement accusées d'avoir inoculé le sida à des enfants libyens en 1999, condamnées à mort et détenues depuis, étaient en cours depuis des années, notamment sous l'égide de l'Union européenne. Des émissaires européens s'étaient rendus à plusieurs reprises en Libye. L'Union européenne avait donné son accord pour que les familles des enfants atteints soient indemnisées, que l'hôpital de Benghazi, où l'infection s'était développée, soit modernisé et que les relations entre la Libye et l'Europe soient normalisées. De l'aveu des autorités libyennes comme de l'Union européenne, l'accord était acquis avant l'intervention inopinée de la présidence française.
C'est en sachant proche le dénouement que Sarkozy a envoyé son épouse en Libye, à la grande surprise de Mme Ferrero-Waldner, jusque-là chargée de la négociation au nom de l'Union européenne et un peu estomaquée d'être ainsi court-circuitée. Enfin un deuxième voyage de Cécilia, à bord de l'avion présidentiel, cette fois-ci accompagnée de l'émissaire officielle de l'UE et toujours chaperonnée par le secrétaire général de l'Élysée, a permis de ramener triomphalement les otages en Bulgarie. Cela a été immédiatement suivi d'un communiqué également triomphal de l'Élysée et de l'annonce que le président avait passé la nuit au téléphone pour négocier " durement " avec Kadhafi en personne...
Les malheureuses infirmières et le médecin bulgares auront été bien exploités ; d'abord comme monnaie d'échange par le régime de Kadhafi ; ensuite par Sarkozy, pour que pas un jour ne passe sans qu'il apparaisse à la première page des journaux. Une mise en scène pitoyable.