Lutte contre le travail au noir : Une mesure cousue de fil blanc ?25/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2034.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lutte contre le travail au noir : Une mesure cousue de fil blanc ?

" Des badges pour lutter contre le travail clandestin " : voilà l'initiative prise par le patronat des Alpes-Maritimes, des Alpes-de-Haute-Provence et de Corse, et qui est peut-être destinée à être étendue.

Il s'agit d'une carte d'identité professionnelle (CIP) censée être remise par les patrons des 10 000 sociétés du bâtiment et des travaux publics de ces trois départements à leurs salariés, 45 000 au total. Elle porte le nom et la photo du salarié et le numéro d'immatriculation de son entreprise.

Cette mesure ressemble fort à une opération de communication du patronat du bâtiment, bien mal réputé en ce domaine, mais il est douteux qu'elle fasse réellement reculer l'usage du travail clandestin. Car les principaux " intéressés " à ce travail clandestin sont les patrons. C'est vrai dans le bâtiment, mais aussi dans la restauration, la confection et bien d'autres secteurs où l'existence de très nombreuses petites entreprises et la pratique de la sous-traitance en cascade permet à de grandes entreprises de bénéficier du travail clandestin sous-payé de milliers d'ouvriers sans avoir l'air d'y toucher.

Et si le patronat y a recours aussi massivement, depuis aussi longtemps et aussi obstinément, ce n'est pas parce qu'il manquerait un gadget astucieux comme cette CIP.

C'est qu'en pratique, le personnel pour effectuer les contrôles, à commencer par les inspecteurs du travail, est dramatiquement insuffisant. Alors on peut toujours inventer des badges...

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