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Leur société
Moins de profs et plus de cours ?
Darcos, le ministre de l'Éducation nationale, vient d'annoncer qu'un " accompagnement éducatif " serait mis en place dès la rentrée dans les 900 collèges des Zones d'éducation prioritaire.
Les élèves volontaires pourront bénéficier, entre 16 heures et 18 heures, d'une aide aux devoirs et de cours d'éducation artistique ou physique supplémentaires. D'après le ministre, ces mesures corrigeraient l'inégalité sociale en permettant aux enfants des familles modestes de bénéficier, à l'école, du soutien scolaire que les enfants de milieux aisés reçoivent dans leur famille.
L'intention est louable, mais pour organiser des études après la classe il faut des moyens humains et financiers. Or, justement, des milliers de postes sont supprimés dans l'Éducation nationale, Darcos lui-même ayant avancé le chiffre de 17 000 suppressions de postes pour l'an prochain. Le ministre de l'Éducation est, comme les autres, prié de faire des économies.
Darcos affirme qu'il y a, dans le budget de l'Éducation, un volant d'heures supplémentaires suffisant pour payer des enseignants volontaires pour assurer cet accompagnement éducatif. Pourtant, lorsque le personnel de tel ou tel établissement scolaire demande des moyens supplémentaires ou même le simple maintien de ce qui existe, on lui répond qu'il n'y a pas de crédits !
De plus pour que des élèves puissent rester après les cours, il faut aussi du personnel d'encadrement, des surveillants, du personnel de service. Il faudrait même une infirmière... alors qu'il n'y en pas toujours pendant les heures de cours.
La promesse de renforcer l'éducation sportive, de la doubler même disait Sarkozy dans sa campagne électorale, relève de la même fumisterie alors que le nombre de postes au concours de professeur d'éducation physique diminue tous les ans. Et dans quelles installations sportives Darcos compte-t-il envoyer les élèves ?
Alors, faute de donner des moyens nouveaux, Darcos parle de ce qui existe déjà et qui, en effet, ne coûte pas un sou à l'État. Tous les ans, associations et municipalités doivent trouver les crédits nécessaires pour faire fonctionner le " péri-scolaire ". Ce sont elles aussi qui assurent une bonne partie de l'éducation sportive et artistique des jeunes par le biais des clubs et des écoles de musique. Ce serait pourtant une tâche de l'État que de dégager les crédits nécessaires !