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- Lutte ouvrière n°2034
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Leur société
Non aux menaces contre le droit de grève !
Le projet de loi sur le service minimum vient d'être discuté et adopté par le Sénat, en attendant d'être examiné par les députés à partir du 30 juillet. Il semble que le projet reste malgré tout prudent. Pour le moment seul le transport terrestre de voyageurs serait concerné, mais pas le transport aérien ou maritime ni le fret. Quant à la mise en place d'un service minimum dans l'Éducation nationale évoquée par le Premier ministre, Fillon, elle semble pour le moins remise à plus tard.
Le gouvernement Sarkozy-Fillon sait très bien que la remise en cause du droit de grève peut soulever des réactions, alors il préfère avancer ses pions l'un après l'autre, se gardant la possibilité de reporter les décisions et d'en limiter provisoirement la portée, pour diviser les éventuelles réactions. Sarkozy et ses compères espèrent sans doute aussi que tous ces va-et-vient parlementaires et toutes ces annonces contribueront à y habituer l'opinion, tout en cultivant les préjugés selon lesquels les carences des services publics seraient dues aux travailleurs qui osent parfois défendre leurs intérêts en faisant grève.
Mais qu'ils soient cheminots, enseignants ou autres, les travailleurs ne font pas grève par plaisir. Quand ils s'opposent à la détérioration de leurs conditions de travail et de vie, ils défendent tout simplement leurs intérêts de salariés. Quand les travailleurs de la Santé refusent les réductions d'effectifs qui contribuent à la dégradation des soins, ils vont dans le sens de l'intérêt général.
Sarkozy et Fillon nous parlent de service minimum en cas de grève des transports, de l'enseignement, ou d'autres services. Mais c'est tous les jours que, du fait des restrictions budgétaires, bien des services publics n'assurent pas le service minimum ; et c'est leur politique qu'il faut mettre en accusation.