- Accueil
- Lutte ouvrière n°2044
- Métaltemple - Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie) : Vive inquiétude pour l'emploi
Dans les entreprises
Métaltemple - Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie) : Vive inquiétude pour l'emploi
Vendredi 28 septembre, le syndicat CGT de Métaltemple, l'Union départementale CGT de la Savoie et le Comité régional CGT Rhône-Alpes organisaient une réunion publique sur le thème " Emploi et politique industrielle à Métaltemple " pour débattre de l'avenir menacé de l'entreprise. Les inquiétudes quant à l'avenir des emplois se sont fortement exprimées parmi les 150 personnes présentes au débat.
En effet, depuis le 28 août, l'usine est en redressement judiciaire, et ce pour six mois. Le 19 octobre, un nouveau point sera fait au tribunal : d'ici là, l'administrateur judiciaire doit rechercher un repreneur, et à ce jour deux repreneurs potentiels (Peugeot Japy, Farinia) laissent en effet peu d'espoirs quant au maintien des emplois.
Métaltemple emploie aujourd'hui 331 travailleurs en fixe, et en plus 37 en intérim. Après le centre hospitalier et l'usine Alcan de Saint-Jean-de-Maurienne, c'est le troisième employeur de la vallée. Des licenciements ou une fermeture seraient une catastrophe, dans une vallée de la Maurienne déjà fortement touchée dans le passé par des restructurations et des fermetures d'usines.
Depuis une dizaine d'années, l'histoire de l'usine Métaltemple est significative du grand Monopoly capitaliste qui, avide seulement de profit, organise restructurations, ventes et rachats se traduisant toujours par une diminution du nombre d'emplois et une détérioration des conditions de travail du personnel. L'entreprise, créée en 1917 par Louis Renault, était initialement une aciérie employant 1 500 personnes. Restée propriété de Renault jusqu'en 1999, elle est devenue à partir de 1970 un équipementier automobile spécialisé dans la fonderie de précision, la conception et le développement de pièces en acier pour moteurs et boîtes de vitesse.
Mais en 1999 Renault a vendu ses fonderies, dont Métaltemple, à Fiat, qui les a lui-même cédées en 2002 à un fonds d'investissement américain, Questor. En 2007, Questor a décidé de tout revendre, après avoir pompé toute la trésorerie de Métaltemple : ses unités américaines sont reprises par le groupe mexicain Nemak, Fiat rachète ses fonderies italiennes, et Bavaria, un autre fonds d'investissement, allemand cette fois, achète les fonderies françaises en raison de son intérêt pour les deux autres sites, les fonderies du Poitou et de Cléon, qui sont des fonderies d'aluminium. En revanche, Bavaria a fait savoir qu'il n'était pas intéressé par une fonderie d'acier comme Métaltemple et s'en débarrasse tout simplement par le biais de la mise en redressement judiciaire actuelle.
Les travailleurs de Saint-Michel-de-Maurienne ne veulent pas continuer à faire les frais de la politique de ces grands groupes ou fonds d'investissement rapaces. Ils ont décidé de continuer leur mobilisation pour exiger le maintien de tous les emplois sur le site de Métaltemple.