La Poste - Mulhouse (Haut-Rhin) : Trois jours de grève font reculer la Poste.25/10/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/10/une2047.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Mulhouse (Haut-Rhin) : Trois jours de grève font reculer la Poste.

Depuis la réorganisation de la distribution du courrier au mois de juin, plus d'une tournée sur cinq a été supprimée sur les cinq bureaux que compte la plate-forme de Mulhouse. Du coup, souvent, les facteurs n'arrivent pas à terminer leur distribution à 15 h 30, horaire théorique de fin de tournée.

La direction, qui expliquait à qui voulait l'entendre que tout rentrerait dans l'ordre après une période d'adaptation, a quotidiennement recours à des intérimaires non formés. L'un deux a ainsi terminé sa tournée à 20 heures se retrouvant devant le bureau, portes closes !

Quant au directeur de la plate-forme de Mulhouse, la seule tournée qu'il ait effectuée est celle des bureaux, il y a trois semaines. Il a ainsi convoqué des facteurs pour leur signifier tout simplement qu'ils étaient incompétents, incapables et qu'ils devraient, après des années de métier, " penser à faire autre chose " !

C'est sans doute le mépris affiché de la direction qui a poussé à la grève. Un préavis illimité a été déposé pour le 17 octobre par une intersyndicale (CGT-CFDT-SUD-FO-CFTC), une des revendications principales portant sur le redécoupage des tournées et la création de huit tournées et demie supplémentaires sur la plate-forme.

Le premier jour de grève, 75 facteurs sur 100 se retrouvaient au Centre de tri pour demander des comptes à la direction, qui proposait, en tout et pour tout, deux créations de postes !

Le lendemain matin, 18 octobre, les facteurs manifestaient en ville en faisant signer largement une pétition de soutien à leur mouvement. L'après-midi, des facteurs venus de Colmar (distant de 45 km) les rejoignaient pour participer à la manifestation sur les retraites. Quant aux agents du Centre d'entraide de Strasbourg, qui sont censés combler n'importe quelle vacance de poste sur la région, ils étaient à 90 % en grève, marquant ainsi leur solidarité.

Le vendredi 19 au matin, une assemblée générale rendait compte de la deuxième proposition de la direction : quatre postes supplémentaires. Même s'ils étaient moins nombreux à poursuivre la grève, les facteurs présents jugeaient cette proposition toujours insuffisante, et décidaient de continuer le mouvement. Dans la journée, la direction annonçait la création de six postes avec les embauches correspondantes, et la transformation rapide en CDI de douze postes jusque-là occupés par des intérimaires.

Les grévistes, régulièrement tenus au courant lors des négociations, ont accepté ces nouvelles propositions et la reprise du travail fut décidée pour le lendemain. Ces trois jours de grève ont été pour les facteurs l'occasion d'exprimer leur ras-le-bol vis-à-vis de leurs conditions de travail et, si tout n'est pas réglé, le sentiment d'avoir fait reculer la direction par l'action collective domine.

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