Dans beaucoup de secteurs de la RATP, après la grève du 18 et ses prolongements les 19 et 20 octobre, c'est l'attentisme.

Les deux ou trois jours de grève sont loin d'avoir épuisé la volonté de lutte. Et, même si aujourd'hui il existe une certaine défiance envers les syndicats et leurs manoeuvres de plus en plus apparentes, la plupart des agents attendent l'ordre de grève pour repartir. Les syndicats ont décidé de se revoir le 31 octobre, en même temps que ceux des cheminots et d'EDF-GDF afin de décider d'une action éventuelle si le gouvernement ne bougeait pas. Seule l'UNSA et la CGC ont décidé de jouer en solitaires et ont rencontré la direction le lundi 29 octobre.

Mais le plus frappant c'est que, pour bon nombre de travailleurs, l'attente d'un nouveau mouvement ne se fait pas dans la passivité. Tout le monde suit et discute toutes les déclarations, celles des syndicats, de la direction, du gouvernement. La visite de Sarkozy à l'atelier SNCF du Landy, vendredi 26, et surtout la façon dont il s'est fait recevoir ont été largement commentées. Ses propos sur les décotes qui pourraient ne pas s'appliquer à tous ceux qui sont déjà dans l'entreprise ont été compris par beaucoup comme un premier recul dû à la grève. Dans certains secteurs de l'ouest parisien, des grévistes ont même décidé de s'organiser pour s'adresser à des travailleurs d'autres secteurs et aussi se préparer à l'étape suivante.

L'élan du 18 octobre est donc loin d'être brisé. Et tous ceux qui sont conscients de la nécessité de donner un coup d'arrêt à l'offensive gouvernementale contre les retraites sont bien décidés à se remettre en grève et à faire ce qu'il faut pour entraîner avec eux le maximum de travailleurs.

" Tous ensemble ", tel était le slogan de 1995. Il reste toujours d'actualité et sa réalisation sera le gage du succès.