Les dispositifs de Robien et Borloo sont fameux dans les milieux fortunés pour être de véritables aubaines sur le plan fiscal.

Le principe en est simple : un particulier peut, en achetant un logement neuf et en s'engageant à le louer pendant une période de 9 à 15 ans, obtenir une réduction de ses impôts sur le revenu représentant jusqu'à 65 % de la valeur de l'appartement.

Évidemment ce privilège n'est pas réservé au premier venu. Un smicard non imposable, même s'il pouvait acheter un tel logement, ne pourrait évidemment rien déduire. Pour profiter à plein des largesses de l'État, dont on nous dit pourtant que les caisses sont vides, il faut être censé payer beaucoup d'impôts sur le revenu et donc disposer des revenus correspondants. Plus on est riche, et plus le dispositif est intéressant.

Entre 2000 et 2006, 200 000 logements ont été construits, bénéficiant de ces avantages, pour le bonheur des promoteurs immobiliers spécialisés dans l'industrie de la défiscalisation. La justification de ces dispositifs, qui ont coûté en 2007 quelque 508 millions d'euros au budget de l'État, est d'élargir le marché locatif. Cette somme serait pourtant bien mieux utilisée dans la construction des logements sociaux.

Mais, de plus, bon nombre de ces logements restent inoccupés, à cause de leur loyer excessif ou de leur implantation. Ainsi à Montauban plus d'un quart des logements " de Robien " d'un promoteur n'ont pas trouvé de locataires. Dans une vingtaine de villes, de l'aveu même des promoteurs immobiliers, une partie non négligeable de ces appartements restent vides.

Mais les poches des bétonneurs et des rentiers sont pleines. C'est l'essentiel pour eux et pour le gouvernement.