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Contrôle aérien : Les grévistes refusent d'être baladés
Les ministres sont têtus, mais les contrôleurs aériens aussi. La grève actuelle des " aiguilleurs du ciel " fait suite à de précédents mouvements, pour des raisons analogues, en 2004 et en 2007.
En 2004, le trafic aérien ne cessant de croître, et juste après une réorganisation des trajectoires desservant les aéroports parisiens, le ministre des Transports d'alors avait décidé de regrouper à Roissy les contrôleurs d'approche des deux terrains, Orly et Roissy. À cette annonce, l'ensemble des contrôleurs aériens d'Orly et d'Athis-Mons (où la CGT est largement majoritaire) s'étaient mis en grève.
La DGAC (Direction générale de l'aviation civile) fut alors contrainte d'accepter de lancer une étude pour savoir quelle était techniquement la meilleure solution : une approche commune Roissy-Orly, implantée à Roissy, ou la mise en place d'un nouveau centre de contrôle incluant le CRNA (Centre régional de la navigation aérienne) d'Athis-Mons, qui chapeaute toute la région parisienne.
L'étude, menée à grands frais et avec la participation de nombreux contrôleurs des trois centres, concluait qu'un centre unique Opera (Organisme parisien d'en-route et d'approche), basé à Athis-Mons, était la meilleure solution pour garantir la sécurité et une meilleure fluidité du trafic dans l'avenir. Cela assurerait également des gains substantiels en matière environnementale, puisque cela permettrait de réduire en moyenne de 45 secondes chaque vol au-dessus de l'Île-de-France.
Mais l'année dernière, cause d'une nouvelle journée de grève, voilà qu'un nouveau directeur arrivé à la DGAC a relancé l'idée, jamais réellement abandonnée par les autorités, de muter à Roissy une partie des contrôleurs d'Orly. Et l'on est reparti pour une nouvelle étude qui a conclu qu'en attendant 2015 ou 2018 ou... un jour peut-être que tout le monde travaille à Athis-Mons, donc dans le sud de Paris, des contrôleurs aériens d'Orly, également en banlieue sud, devraient dès 2011 mettre le cap au nord, pour aller travailler à Roissy !
L'administration leur promet que, quand ils auront fait quelques années à Roissy, ils pourront retourner à Athis-Mons. Mais les contrôleurs ne font, à juste titre, pas confiance à une administration qui ne cesse de relancer le débat, tout en retardant la mise en place d'Opera, et à qui les grèves de 2004 et de 2007 n'ont, apparemment, pas suffi à faire entendre raison.
Ils se sont donc mis en grève depuis le lundi 11 février, pour se faire entendre et pour cesser d'être baladés d'étude en étude, voire d'un bout à l'autre de l'Île-de-France, au gré des ministres ou directeurs de la DGAC.