Dans les services de long séjour gériatrique du Centre hospitalier de Tourcoing les conditions de travail ne cessent de se dégrader depuis que la direction a décidé la diminution des effectifs sur l'hôpital, comme l'exige le ministère, alors que le personnel était déjà scandaleusement insuffisant.

La dernière trouvaille pour compléter les équipes, c'est de prendre des aides-soignants en CDD de trois mois non renouvelable et à temps partiel de 75 %. Le salaire est allégé, mais le travail et la fatigue restent à 100 %. Pour faire ces trois-quarts temps, les nouveaux collègues en contrat arrivent après les transmissions des consignes de début de poste et repartent avant celles de fin de poste ! En clair, c'est un personnel soignant qui doit se débrouiller en n'étant au courant de rien. Les équipes, tous les trois mois, doivent former de nouveaux agents qui ne participent à aucune réunion de transmission. Tous les trois mois les personnes âgées voient arriver de nouveaux venus qui ne connaissent pas leurs habitudes... et parfois l'accueil des nouveaux se fait alors que l'équipe est en sous-effectif ce jour-là.

Lorsqu'il y a un arrêt-maladie dans un service, on travaille en effectif minimum et si on passe en dessous de ce seuil, alors ce sont les soignants des autres services qui doivent se dépêcher de terminer pour aller prêter main-forte là où il y a un problème. Et lorsqu'il manque quelqu'un en équipe de nuit, c'est à l'équipe de jour d'assurer les remplacements.

Les heures à récupérer (difficilement) et la fatigue s'accumulent. Les changements d'horaire sont fréquents et tout le monde vérifie les feuilles d'horaire à la prise de poste comme à la sortie. Difficile d'organiser sa vie à l'extérieur !

Quelques familles de résidents se sont plaintes à Christian Vanneste, député local de droite bien connu pour être un réactionnaire, condamné pour homophobie, par ailleurs candidat à la mairie de Tourcoing. Celui-ci s'est empressé d'écrire à la direction de l'hôpital pour lui faire part de son inquiétude quant à la qualité des soins dispensés dans les services... Vanneste ne manque pas d'air. C'est lui et ses collègues de droite qui asphyxient les hôpitaux en les privant de budget et donc de personnel, et il ose écrire qu'il s'inquiète de la qualité des soins ! Il devrait aussi être condamné pour hypocrisie et cynisme.