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- Lutte ouvrière n°2079
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Leur société
Logement : L'esbroufe de la loi " Dalo "
Publié le 29 mai, le rapport du haut comité pour le logement, institué en 1995 pour tenter de lutter contre la progression du nombre de sans-abri, rend compte des faibles moyens mis en oeuvre par la loi sur le Droit au logement opposable, le " Dalo ". Car si cette loi désigne l'État comme " autorité publique responsable ", il apparaît qu'elle est totalement impuissante à le contraindre à quoi que ce soit en matière de logement social.
Ainsi, selon le rapport, il existe toujours un décalage considérable entre les 1,3 million de personnes qui sont en attente d'un logement dans un organisme HLM et le nombre de logements attribuables par les autorités, au nombre de 450 000. Cette situation de pénurie n'a pas évolué depuis l'institution de la loi Dalo et la crise du logement n'en est que plus aiguë puisque, selon le rapport, les prix des logements à la vente auraient doublé sur l'ensemble du pays depuis 2000, entraînant en même temps la hausse des loyers.
De plus, les mesures que le gouvernement devait prendre dans le cadre du chantier prioritaire en faveur des sans-abri, qui devaient s'étaler de 2008 à 2012, restent en attente. De même, les 240 millions d'euros débloqués en urgence pour mettre fin à la polémique due à l'évacuation du campement des Enfants de Don Quichotte en février 2008, qui avaient été assortis de la nomination d'un " superpréfet " chargé de coordonner un plan pluriannuel contre les sans-abri, n'ont toujours pas été attribués. Les actions dites " coup de poing ", censées débloquer la situation et décidées dans le même temps, elles non plus, n'ont toujours pas été entreprises.
Ainsi, plus d'un an après son application, la loi Dalo qui a servi en son temps de grand coup médiatique n'aura même pas permis de débloquer quelques moyens supplémentaires pour le logement des plus démunis.
Mettre fin à la crise du logement, que subissent non seulement les sans-abri mais aussi des millions de familles populaires, ne peut passer que par une politique de construction massive de logements sociaux, qui seule pourra compenser la pénurie. Et cela, il faudra l'imposer.