S'il y en a pour lesquels la météo reste au beau fixe, ce sont les patrons des grandes sociétés ! « Profits en hausse pour les industriels du CAC 40 » titrait Le Figaro du samedi 2 août, tandis que le Journal des Finances, un hebdomadaire de placements boursiers, titrait sobrement le même jour : « Les profits sont là ».

En effet ! Les résultats du premier semestre 2008 sont éloquents : aux JO du profit, la médaille d'or a été décrochée par Total, qui a engrangé 8,3 milliards d'euros en six mois. Médaille d'argent pour Arcelor-Mittal, qui n'a réussi à gagner « que » 5,4 milliards. Il avait pourtant déclaré être en difficulté lorsque, début 2008, il avait annoncé la fermeture de l'usine de Gandrange et la suppression de 600 emplois, sans compter les intérimaires renvoyés. La médaille de bronze revient à Sanofi-Aventis, avec 3,5 milliards, un groupe engagé lui aussi dans un plan de suppression d'emplois dans son usine de Vitry-sur-Seine. Suivent EDF qui malgré ses 3 milliards de profits a demandé une augmentation des tarifs d'électricité, France Télécom avec 2,7 milliards ce semestre, Lafarge, Schneider, Vallourec, Michelin, à moins d'un milliard d'euros.

Malgré le ralentissement de l'économie, la crise financière, la baisse de la Bourse ou la hausse du pétrole, les grandes sociétés continuent à engranger de confortables bénéfices. Ces bénéfices, ce sont les travailleurs qui les paient par des licenciements, des suppressions d'emplois ou l'augmentation des charges de travail et des salaires quasiment bloqués. Et ils les paient aussi en tant que consommateurs, quand il s'agit de Total ou d'EDF.