Centre de rétention - Le-Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) : Le gouvernement est responsable des drames et incendies06/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2088.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Centre de rétention - Le-Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) : Le gouvernement est responsable des drames et incendies

Samedi 2 août, un début d'incendie s'est déclaré dans le centre de rétention administrative (CRA) de 140 places du Mesnil-Amelot, situé en Seine-et-Marne près des pistes de l'aéroport de Roissy et des charters d'expulsions. Les pompiers sont rapidement intervenus, trois matelas ont été brûlés.

Pour atteindre leur quota annuel de 25 000 expulsions, les policiers interpellent plus de 100 000 personnes. En 2007, 35 000 personnes ont été enfermées dans un des CRA de métropole. Des migrants arrêtés simplement pour un défaut de papiers et qui soudain risquent de voir leur vie brisée par une expulsion brutale. Inévitablement, toutes les semaines, des drames surviennent derrière ces barbelés : bagarres, auto-mutilations, grèves de la faim désespérées, tentatives de suicide. Alors qu'il y ait des protestations et des révoltes contre ces emprisonnements, quoi d'étonnant ?

Samedi 2 août, un rassemblement avait lieu devant ce centre de rétention du Mesnil-Amelot à l'appel de l'association SOS soutien aux sans-papiers. Ce rassemblement visait à dénoncer les conditions arbitraires d'arrestations et de détentions des étrangers. Pour empêcher les détenus de se rassembler et de crier leur demande de libération avec les manifestants de l'extérieur, les gendarmes ont utilisé les gaz lacrymogènes et les matraques.

Deux détenus accusés d'avoir allumé les feux ont été déférés devant le tribunal correctionnel de Meaux dès le lundi 4 août. Celui-ci les a relaxés. Aussitôt la ministre de la Justice Rachida Dati a donné instruction au parquet général de Paris de faire appel de cette décision. Elle voudrait qu'avant leur bannissement du territoire ces deux hommes séjournent quelque temps en prison.

Comme lors de l'incendie du centre de Vincennes le 22 juin dernier, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre a accusé les collectifs de soutien aux sans-papiers d'inciter à la violence. Brice Hortefeux ministre « contre l'Immigration » a porté plainte contre SOS soutien aux sans-papiers. Il demande à Dati de poursuivre les membres de cette association pour « provocation à la destruction, dégradation et détérioration volontaire dangereuse pour les personnes ». Et Alliot-Marie en appelle à la mobilisation de ses services du ministère de l'Intérieur contre « l'une des nouvelles formes de terrorisme : l'ultragauche » !

C'est donc tout le gouvernement qui s'invente un nouvel ennemi intérieur ! En réalité, il veut trouver des boucs émissaires pour dégager sa responsabilité dans des drames dont sa politique anti-immigrés est la seule responsable.

Partager