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Leur société
Conférence mondiale sur le sida : L'épidémie continue, et les discours aussi
Dimanche 3 août la 17e conférence internationale sur le sida s'est ouverte à Mexico rassemblant des milliers de délégués, scientifiques, représentants d'associations, d'institutions internationales et de gouvernements pour faire le point sur la lutte contre cette maladie.
Mais cette année la France ne sera représentée par aucun membre du gouvernement.
Pourtant la lutte contre cette terrible épidémie devrait être une priorité des dirigeants des pays riches, les seuls à disposer des moyens matériels et humains capables de faire avancer la recherche pour aboutir à la mise au point d'un vaccin efficace et disponible pour les millions de malades.
En 2006 à Toronto, le thème de la 16e conférence était « Passons aux actes », ce qui laissait entendre que, jusque-là, on avait plus parlé qu'agi... Deux ans plus tard à Mexico il est encore question d'action puisque la conférence est placée sous le thème de « Agir partout maintenant ».
Il faut des fonds pour enrayer cette épidémie qui, en 25 ans, a tué 25 millions de personnes et qui en touchait 33 millions en 2007, dont 22 dans la seule Afrique. Une épidémie qui est loin de décroître mais comme l'affirme Stephen Lewis, ancien envoyé spécial de l'ONU en Afrique pour le sida, les pays riches ne tiennent pas leurs engagements, dont celui pris en 2006 à Toronto, d'offrir prévention et traitement d'ici 2010 à tous ceux qui en ont besoin. On parle maintenant de 2015 ou de plus tard encore...
Des progrès sont pourtant réalisés. Des médicaments sont mis au point qui permettent aux malades de vivre 13 ans de plus. Mais malheureusement les malades des pays pauvres, les plus nombreux, n'y ont pas accès car même si le coût annuel d'un tel traitement a aujourd'hui diminué à environ 150 dollars, il reste hors de portée pour le 1,3 milliard d'hommes qui vivent avec moins d'un dollar par jour. D'autant que la lutte que mènent les trusts pharmaceutiques pour la défense de leurs brevets et de leurs sacro-saints profits, est un frein majeur à la lutte contre le sida.