EADS, premier groupe aéronautique européen et second à l'échelle mondiale, qui regroupe Airbus, Avions de Transport Militaire, Eurocopter, EADS Astrium et enfin Défense et Sécurité, soit 116 000 salariés au total répartis sur 70 sites, a un président satisfait. Louis Gallois, après le succès d'Airbus lors du salon de Farnborough en Angleterre, a déclaré au journal Le Parisien, lundi 21 juillet : « C'est notre deuxième meilleur salon après celui du Bourget de l'an dernier ». Le PDG d'Airbus, Tom Anders est tout aussi content : il envisageait 700 commandes pour l'année 2008, il y aurait déjà 734 contrats signés. Du coup, il a revu à la hausse sa prévision de commandes à 850 appareils, soit l'équivalent de deux ans de production.

Comment ces commandes vont-elles être honorées, alors que la direction a décidé des suppressions d'emplois ? Pour les travailleurs des usines concernées qui verraient leur charge de travail augmenter, cela n'est malheureusement pas difficile à deviner. Quant aux actionnaires, et en premier Arnaud Lagardère, un des principaux d'entre eux, ils peuvent se frotter les mains. Ce même 21 juillet, l'action EADS progressait de 19,18 %.

Mais Louis Gallois a tenu à mettre immédiatement en garde ceux qui, de ce fait, auraient pu croire caduc le plan d'économies « Power 8 » prévoyant 10 000 suppressions d'emplois. « Si l'on veut le même résultat en 2009 qu'en 2008, il faudra 900 millions d'économies supplémentaires » a-t-il déclaré dans le même interview.

Cette fois, le prétexte invoqué n'est pas la concurrence avec Boeing ou les retards de production de l'A380, mais la faiblesse du dollar par rapport à l'euro : « La faiblesse du dollar mange nos marges » prétend-il.

Voilà comment fonctionne toute la société capitaliste : une poignée d'actionnaires décident de jeter des milliers de travailleurs sur le carreau et de faire travailler plus les autres... pour augmenter leurs « marges » bénéficiaires.