La commission européenne a repoussé fin juillet le plan d'aide aux marins-pêcheurs concocté par le gouvernement. Ce plan, annoncé fin mai par Michel Barnier, ministre de l'Agriculture et de la Pêche, était censé calmer la colère des marins-pêcheurs face à la hausse brutale du prix du gazole.

La Commission refuse d'approuver l'un des principaux volets du plan d'aide du gouvernement français aux pêcheurs, celui qui prévoyait justement une compensation financière de 27 centimes d'euro par litre de carburant. Raison invoquée : cette subvention fausserait la concurrence.

Barnier et les siens sont-ils mécontents de la décision de la commission qui les désavoue ? On peut supposer que non, car dans cette affaire, les pêcheurs ne sont pas les seuls concernés. Il y a aussi les routiers, les agriculteurs et toute la population qui souffre de la hausse du gazole. Alors, donner satisfaction aux uns aurait été prendre le risque de multiplier les revendications des autres. Et puis, la décision de Bruxelles permet de dédouaner le gouvernement français, alors que les règles de la concurrence sont toujours adoptées à l'unanimité, et donc également par le gouvernement français.