PSA : Bénéfices en hausse avec toujours moins de travailleurs06/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2088.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : Bénéfices en hausse avec toujours moins de travailleurs

« Produire de la valeur ajoutée », c'est la façon dont l'encadrement présente la recherche effrénée de la productivité dans les usines du groupe PSA.

Et la direction, en annonçant les résultats du premier semestre 2008, se félicite des résultats du plan de compétitivité CAP 2010 auquel elle attribue la progression de 58 % des bénéfices de la branche automobile avec 633 millions d'euros : « Forte baisse des frais généraux et des frais fixes, amélioration de la productivité » etc...

Mais ces millions d'euros de bénéfices se font directement sur le dos des travailleurs. D'abord sur le dos de tous ceux que la direction a jeté à la rue. En un an PSA a supprimé 14 000 postes dans ses usines d'Europe et il entend bien continuer, l'objectif affiché de CAP 2010 étant de produire toujours plus de voitures avec moins d'ouvriers. Ainsi à l'usine Citroën d'Aulnay, l'objectif prévu pour 2010 est de 3 000 CDI alors qu'il y en a environ 4 000 aujourd'hui. C'est sans parler des milliers d'intérimaires que la direction n'a même pas à compter dans ses effectifs du personnel. Ainsi, toujours à Aulnay du fait de la fermeture de l'une des deux chaînes de montage, alors que fin mai il y avait 712 intérimaires, en juin ils n'étaient plus que 400 et en septembre ils seront 200.

Comme dans toutes les usines du groupe PSA et chez tous les constructeurs automobiles, la course à la productivité, à la « valeur ajoutée » amène à des situations absurdes. Chez Renault c'est l'annonce de bénéfices en hausse de 36,7 % pour le premier semestre et la suppression à l'usine de Sandouville d'une équipe, soit au moins 1 000 emplois en production. À Citroën Aulnay, c'est la destruction d'ateliers entiers, ce qui veut dire des millions d'euros à la casse, le licenciement de centaines de travailleurs et pour tous les autres une aggravation considérable de leurs conditions de travail.

Il y a d'abord ceux qui doivent travailler la nuit. C'est à se demander d'ailleurs quelle est la logique de fou qui justifie de produire des voitures la nuit ! Mais il y a aussi tous ceux qui, pour « produire de la valeur ajoutée », subissent la chasse aux secondes de production. Ainsi, au Montage, les déplacements pour aller chercher des pièces sont supprimés. Ce sont les caristes transformés en manutentionnaires qui amènent à la main les pièces au plus près des ouvriers. Car « pendant que vous vous déplacez, vous ne produisez pas de valeur ajoutée » dit l'encadrement !

Les actionnaires, la famille Peugeot en tête qui détient à elle seule 30 % des actions, se réjouissent des résultats de CAP 2010 et de ses millions de bénéfices. Tous ces gens-là n'hésitent pas à licencier des milliers de travailleurs, à concocter des plans de compétitivité qui ruinent la vie et la santé des ouvriers. Pourtant ils ne produisent, eux, aucune « valeur ajoutée ».

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