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- Lutte ouvrière n°2090
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SNCF - Des milliers de voyageurs bloqués : Pour la direction, c'est de la malchance ; pour les cheminots, c'était prévisible
Suite à la rupture d'une caténaire sur 400 mètres au voisinage d'Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, dimanche 17 août vers midi, des milliers de voyageurs de la SNCF ont été bloqués dans la région Sud-Est.
L'incident se situant à la fin d'un gros week-end de retour de vacances, le nombre de voyageurs touchés a été très important. Certains ont été bloqués pendant des heures dans leur train, d'autres ont attendu toute la nuit dans des gares de la région des trains qui n'arrivaient pas. Des voyageurs sont arrivés à destination plus de 12 heures après leur départ. Et ce n'est que dans le milieu de la journée du lundi 18 août que le trafic est redevenu à peu près normal.
Évidemment, la direction a parlé de " grosse malchance ", ajoutant, comme pour se défausser : " Nous n'excluons à ce stade aucune hypothèse, pas même celle d'un acte de malveillance ". Mais les syndicats CGT et Sud-Rail, eux, ont pointé du doigt la négligence de la direction, accusant sa politique d'économies en matière de maintenance et de personnel. " Avant la réforme l'an dernier de la maintenance, il y avait des équipes d'astreinte qui pouvaient intervenir en deux heures et la caténaire aurait pu être réparée en début de soirée ", a affirmé la CGT, ajoutant que la SNCF n'a pas cessé de faire des économies sur les dépenses d'entretien et de révision des trains. " On régénère... mais on fait de moins en moins d'entretien régulier... Les voyageurs, quand il y aura des incidents, vont galérer de plus en plus longtemps ", a ajouté le secrétaire régional de la CGT Provence-Alpes-Côte-d'Azur. De son côté, Sud-Rail dénonce la direction qui a réduit de 50 % les tournées des équipes " chaleur ". Celles-ci inspectent voies et caténaires pour vérifier les points faibles en période estivale.
Les économies de personnel qui sont une politique constante de la direction de la SNCF depuis des années ne peuvent pas être sans conséquences, rendant le trafic ferroviaire de plus en plus dépendant du moindre incident ; c'est sans doute ce qui s'est produit ce 17 août.
C'est ce qui se produit aussi presque quotidiennement sur les lignes de la banlieue parisienne et des grandes villes, comme par exemple la ligne Marseille-Toulon, où le mépris de la SNCF pour ses usagers est aussi flagrant.
En guise de " geste commercial " pour s'excuser de la gêne occasionnée aux usagers, le PDG de la SNCF Guillaume Pépy a annoncé dès le soir du 17 août que leur voyage serait " compensé à 100 % ". Renseignement pris, cela signifie qu'il sera remboursé... mais uniquement sous forme de bons d'achat SNCF. Celle-ci n'aura donc rien à sortir de ses caisses. Non contente d'économiser sur le personnel, elle se paye la tête de ses usagers.