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Leur société
Déplacements : Une prime transport au rabais
Après de multiples va-et-vient, le principe d'une prime transport généralisée à toute la France, mais facultative, qui consisterait en une aide partielle destinée à financer les déplacements domicile-travail, a été adopté par les députés.
Le principe avancé par le gouvernement avait, dans un premier temps, été rejeté par la commission des finances de l'Assemblée. Puis, après un vrai-faux coup de colère de Fillon, il a été adopté le 30 octobre. Mais le feuilleton n'est pas terminé : il reste encore bien des obstacles avant que cette prime transport s'inscrive sur la feuille de paie des salariés.
Pourtant cette mesure n'a rien de bien radical : la loi imposerait que le système en vigueur en Ile-de-France depuis 1982, le remboursement par l'employeur de 50 % des frais de transports collectifs du salarié, soit étendu. Comme le gouvernement ne veut pas faire payer les patrons sans leur octroyer en retour un petit cadeau, le paiement de cette prime transport sera exonéré de toute cotisation sociale et fiscale, ce qui va représenter un manque à gagner de quelque 140 millions d'euros pour l'État et la Sécurité sociale.
La mise en place de cette mesure a permis à la présidente du Medef, Laurence Parisot, de faire son numéro habituel, feignant de s'inquiéter d'une mesure qui allait, selon elle, « mettre en danger de mort des milliers d'entreprises ». Pourtant, à notre connaissance, les dizaines de milliers d'entreprises franciliennes qui paient depuis 26 ans cette contribution n'ont pas été mise en faillite pour autant.
Mais de toute façon, cette prime - qui sera évidemment bienvenue pour les salariés - ne répond pas au problème. Ceux qui la toucheront sont ceux qui se rendent au travail en transports en commun, ce qui est loin d'être la majorité, vu l'insuffisance des réseaux de transports collectifs sur la majeure partie du territoire.
Quant aux salariés qui utilisent leur voiture pour se rendre au travail, le gouvernement n'a mis en place qu'une mesure, facultative de surcroît : le paiement par l'employeur d'une prime de 200 euros par an... soit à peine le montant de trois ou quatre pleins d'essence.
La seule mesure qui serait satisfaisante pour les travailleurs, serait la prise en charge intégrale des frais de déplacement par les patrons, quel que soit le mode de transport utilisé, car les coûts des transports pour s'y rendre font bien partie de la journée de travail !