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- Lutte ouvrière n°2102
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Leur société
IVG : Un droit toujours à conquérir
La Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale a dressé un tableau inquiétant du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). On constate en effet la fermeture d'un grand nombre de cliniques habilitées à pratiquer des IVG. D'ailleurs le secteur privé n'est guère intéressé par ces interventions peu lucratives pour lui.
Les hôpitaux publics se trouvent surchargés d'autant, et la tarification à l'acte qui s'y met en place va les pousser dans le même sens, par souci de rentabilité. Dès aujourd'hui par exemple, en Ile-de-France, parmi les femmes qui vont à l'étranger subir une IVG, trois sur dix le font faute de prise en charge en France, bien que leur demande ait été faite dans les délais.
Le rapport souligne les responsabilités de l'État. Ainsi l'IVG par médicament, sans intervention chirurgicale, qui représente actuellement près d'un tiers des IVG, a été autorisée aux médecins de ville par une loi du 4 juillet 2001, mais il avait fallu attendre juillet 2004 pour que paraisse le décret d'application. Et on attend encore le décret étendant cette autorisation aux centres de santé et aux centres de planning familial.
Pour lutter contre ces carences, la Délégation aux droits des femmes, présidée par une députée UMP des Ardennes, préconise entre autres une meilleure information sur la contraception, et sa gratuité complète, la revalorisation tarifaire de l'IVG, une sensibilisation des médecins, et que l'IVG soit possible dans n'importe quelle région du territoire. Ce sont des mesures amplement justifiées mais, pour les imposer au gouvernement d'abord, puis aux milieux médicaux ensuite, l'action, en premier lieu celle des femmes, sera bien plus efficace qu'un rapport de députés, même bien intentionnés.