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- Lutte ouvrière n°2102
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Dans les entreprises
Jabil - Brest : Après un premier recul, il faut en imposer d'autres
Le lundi 3 novembre, les salariés de Jabil se sont mis en grève pour s'opposer à la volonté de la direction de vendre l'entreprise. Depuis la cession par le groupe Alcatel du site de Brest au groupe Jabil en 2002, les effectifs n'ont cessé de diminuer.
Comme nous l'annoncions dans notre précédent numéro, il n'y a plus que 301 travailleurs dans l'entreprise, qui en comptait 692 en 2002. Alors, lorsque la direction s'est mise à faire état d'un nouveau sureffectif d'au moins 80 personnes, il est devenu clair qu'approchait l'heure de la liquidation pure et simple que tous redoutent depuis des années.
Ce qui a provoqué la colère, c'est qu'en vendant l'entreprise, la direction entendait se libérer des engagements pris lors du plan social de 2007, qui garantissaient 70 000 euros d'indemnité en cas de licenciement. Personne n'est prêt à se laisser dépouiller de cet avantage sans rien dire, alors que les bénéfices des cinq dernières années ont été plus que confortables.
Après avoir allumé un feu avec des palettes et des pneus devant l'usine pour attirer l'attention, les grévistes ont occupé l'entreprise. Pas une commande n'est sortie. Unanimes, les travailleurs réclament que la direction renonce à sa décision et s'engage à ne pas fermer le site. Le directeur local se disant incapable de répondre à leurs exigences, ils ont séquestré le dirigeant envoyé par le groupe. En même temps des dispositions étaient prises pour occuper l'entreprise, y compris la nuit. De nombreux grévistes se déclaraient volontaires, ce qui renforçait la détermination de tous à se faire entendre.
Finalement, vendredi 7 novembre, le représentant de la direction, libéré la veille au soir, acceptait de reculer, promettant de renoncer à la vente et maintenant la garantie de pouvoir partir avec les mêmes indemnités qu'en 2007. Les 200 salariés présents à l'assemblée de l'après-midi décidaient de suspendre leur mouvement.
Une nouvelle assemblée devrait permettre de faire le point mercredi 12 novembre. En effet tout est loin d'être réglé. La direction a reculé mais 70 à 110 emplois sont toujours menacés. Et si les candidats au départ sont nombreux, la détermination de tous à se faire respecter n'a pas faibli.