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- Lutte ouvrière n°2109
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Leur société
Indemnisation du chômage : Donner aux uns... en prenant aux autres, le chômage reste menaçant pour tous
Noël est arrivé et le semblant de négociation sur l'indemnisation du chômage a connu l'épilogue que le patronat avait prévu.
Avec l'explosion des suppressions d'emplois, en particulier chez les intérimaires et les CDD, il était difficile de faire avaler une nouvelle baisse brutale de l'indemnisation du chômage, comparable à la saignée opérée en 2002. Aussi le patronat a fait semblant de se montrer plus généreux, pour quelques-uns, en reprenant à beaucoup d'autres.
L'Unedic qui gère, au nom des patrons et des syndicats, les fonds d'indemnisation des cotisations Assedic (patronales et salariales) s'est retrouvé cette année avec des surplus. Ce n'est évidemment pas l'amélioration des chiffres de l'emploi, mais la diminution massive des durées d'indemnisation, résultant de la dernière réforme qui en était la cause. Du coup, par glissement, le nombre de titulaires du RMI avait explosé, avec des conséquences dramatiques sur la perte des droits à la retraite que cela entraînait. Le patronat toujours avide de récupérer de l'argent à n'importe quel prix voulait réduire ses cotisations pour se mettre dans la poche ces quelques milliards d'euros, et donc garantir cette rentrée d'argent par une nouvelle restriction des droits des chômeurs.
Dans le cadre de la crise en cours, les patrons ont fait semblant d'être compréhensifs, ils ont ramené à ce qu'elle était avant 2002 la durée minimale de travail pour pouvoir toucher une allocation chômage, quatre mois au lieu de six. Ce qui devrait bénéficier à cent mille personnes. Mais en échange, ils ont durci les règles d'indemnisation pour la masse des chômeurs qui ont eu des périodes de travail, même assez longues, entre deux périodes de chômage. Au bout du compte, comme l'ont reconnu les représentants des patrons, cela ne devrait pas coûter un sou de plus à l'Unedic. Reconnaissant que le plus serait donc compensé par du moins.
La seule vraie nouveauté serait la possibilité offerte, en échange, de baisser les cotisations patronales tous les six mois, s'il y a des excédents. Mais là, personne ne sait quelle sera la situation dans quelques mois. Car, pour le moment, la seule chose évidente c'est que le patronat se prépare à des plans massifs de licenciements dans tous les secteurs après avoir déjà jeté à la rue des dizaines de milliers de travailleurs en contrats précaires.
Une véritable guerre de classe est en cours de la part de la classe capitaliste qui entend, en particulier au travers des compressions d'effectifs, génératrices du chômage de masse, faire payer à la classe ouvrière le prix de la crise de son système. L'issue de l'affrontement qui s'annonce, la garantie pour les mois et les années qui viennent, pour l'ensemble du monde du travail, de pouvoir vivre dignement, ne va pas se jouer dans ces rencontres amicales patrons-syndicats. L'avenir de ceux qui produisent toutes les richesses mais n'en reçoivent que les miettes dépendra des luttes à venir, de leur profondeur, de leur détermination. Là est le seul enjeu !