Au centre Alcatel-Lucent d'Ormes, nous étions 120 à participer au débrayage appelé par les syndicats lors de l'ouverture des discussions salariales qui se tenaient en région parisienne.

Il n'a pas fallu attendre longtemps pour connaître par téléphone les projets de la direction pour l'année 2009 : aucune augmentation de salaire. Même si beaucoup ne se faisaient guère d'illusion, ce 0 % a été ressenti comme une provocation de la part de cette nouvelle direction.

Nous sommes donc partis faire un tour des services, sono en tête, pour informer et convaincre le reste des 250 sédentaires que compte le site. Et, preuve que les choses sont peut-être en train d'évoluer, nous étions 50 sous la banderole Alcatel-Lucent lors de la manifestation de la région orléanaise le 29 janvier.

Pendant ce temps-là, notre nouveau directeur nous poste des messages de Davos, la station de ski suisse qui sert de lieu de rencontre aux riches de la planète. Il nous dit qu'il faut que nous changions : « On a encore trop souvent l'impression que "l'ennemi" est à l'intérieur de l'entreprise et non à l'extérieur. » Pourtant, ce n'est pas qu'une impression.

L'ennemi de l'emploi est réellement à l'intérieur. Après s'être appelé Tchuruk, puis Russo, il s'appelle maintenant Ben Verwaayen. Il ne faudra pas que ces gens-là s'étonnent si les travailleurs d'Alcatel-Lucent sont encore plus nombreux lors des prochains débrayages.