Jeudi 29 janvier, à Dunkerque, un camion de vidange de la société Ortec, entreprise sous-traitante de Total, devait récupérer des boues d'une aire de lavage dans un bâtiment de maintenance d'entreprises extérieures. Il semble que la citerne du camion n'était pas vide et que, en vidangeant le bac de rétention, elle ait laissé s'échapper un nuage de gaz d'hydrocarbures. Celui-ci a explosé, détruisant une grande partie du bâtiment. Un ouvrier de l'entreprise Ortec, âgé de 33 ans, est mort et il y a trois blessés graves par brûlures, appartenant à l'entreprise Ortec et à la société de maintenance Endel. Ce camion de vidange est utilisable pour effectuer des vidanges d'égouts ou autres fosses de rétention, mais certainement pas pour récupérer des acides ou des hydrocarbures, ce qui semble se produire souvent.

Sur le même site, une semaine plus tôt, le 22 janvier, un conducteur de camion avait été retrouvé mort à son volant. Il s'était plaint de malaises et il avait été retrouvé inanimé une heure plus tard. En 2004 aussi, il y a eu un mort et un blessé grave lors du redémarrage d'une installation alors que ces deux ouvriers travaillaient encore sur une vanne.

Le 4 janvier dernier, un opérateur de la raffinerie de Provence Total de La Mède est mort gazé par une intoxication à l'hydrogène sulfuré, à la suite d'une défaillance d'instrumentation, alors qu'il intervenait sur une vanne. Suite à cet accident mortel, un débrayage du personnel de Total avait eu lieu pour protester contre l'insécurité qui règne dans toutes les raffineries.

La situation se dégrade en effet d'année en année par manque d'entretien et d'investissement. Et le PDG de Total, M. de Marjorie, vient encore d'exiger une baisse de 20 % des coûts de maintenance !

Le directeur de la raffinerie des Flandres cherche à minimiser le danger en déclarant : « Nous n'avons jamais connu d'accident aussi grave sur le site »... Mais la raffinerie des Flandres est non seulement classée à très haut risque, elle se situe dans une zone industrielle à proximité d'autres entreprises dangereuses, notamment pétrochimiques.

Le 23 février doit se tenir le procès de Total pour l'explosion d'AZF à Toulouse. Lors de cette catastrophe, il y a eu des dizaines de morts et de nombreux blessés. Cela n'a pas servi de leçon aux dirigeants de Total et leur seule préoccupation reste de rentabiliser au maximum des installations, même dangereuses, en rognant sur les investissements, en réduisant l'entretien et en diminuant le personnel.

Les capitalistes sont décidément dangereux pour tout le personnel et aussi pour la population des alentours.... Sauf si ceux-ci interviennent pour imposer que leur vie passe avant les profits.