Politique fiscale : Le gouvernement rassure les riches18/03/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/03/une2120.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Politique fiscale : Le gouvernement rassure les riches

La politique fiscale du gouvernement provoque des remises en cause, y compris au sein de la majorité. Certaines personnalités, comme le président du Sénat Gérard Larcher, le président de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée Pierre Méhaignerie, le président de la Cour des comptes Philippe Seguin et même l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin ont critiqué, les uns au nom de l'équité fiscale, les autres au nom de la justice sociale en ces temps de crise, les choix du gouvernement. Ils ont en particulier visé le système du bouclier fiscal.

En effet ce dispositif, qui plafonne à 50 % des revenus le total des impôts (impôt sur les revenus, impôts locaux, CSG, CRDS, ISF...) acquittés par une famille, bénéficie avant tout aux plus riches. Grâce à ce bouclier, les familles les plus fortunées sont ainsi mises à l'abri des augmentations d'impôts et de prélèvements, contrairement aux familles modestes. Par ailleurs, cela n'est pas sans effet sur les finances de l'État ; le bouclier pèse même de plus en plus lourd. En 2008, chacun des 14 000 bénéficiaires s'est vu rembourser par le fisc 33 000 euros en moyenne, plus de deux fois plus que l'année précédente. Résultat, le coût de ce dispositif pour les finances publiques est passé de 250 millions d'euros en 2007 à 458 millions en 2008. Et le gouvernement a beau répéter qu'il profite à une majorité de familles modestes, les chiffres montrent qu'en 2007 83 % des 250 millions remboursés par le fisc ont été absorbés par seulement 1 500 bénéficiaires, ceux disposant des plus hauts revenus. Et il n'y a pas de raison que cela change à l'avenir.

Cela n'empêche pas le gouvernement de maintenir le cap. Ainsi, face à ceux qui dans son propre camp proposent de ramener temporairement le bouclier fiscal à 60 %, ce dernier a répondu, par la voix de son ministre du Budget Eric Woerth : « Il y a deux ans, on a arrêté le bouclier fiscal à 50 %. On ne va pas changer d'avis tous les quatre matins », ajoutant que le « bouclier fiscal est une mesure de justice fiscale » et qu'« il est logique que, dans l'impôt, il y ait un plafonnement ».

Les riches peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles, puisque le gouvernement ne leur demandera pas de contribuer davantage aux dépenses de l'État. Mais comme il faudra bien que quelqu'un paie pour le déficit public, les familles les plus modestes ont tout à craindre !

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