Les manifestants du 19 mars étaient encore plus nombreux que ceux du 29 janvier. Selon un comptage effectué par les journalistes de La Provence, ils étaient cette fois-ci 40 000.

Les organisateurs avaient cependant multiplié les cortèges, selon un parcours très élaboré. Plan de bataille tellement complexe que certains groupes ne retrouvèrent jamais leur banderole et que des manifestants déconcertés s'interrogeaient : où est passée la manif ?

Et dans tout le centre-ville de Marseille, outre les cortèges de la Fonction publique, on a pu voir passer des nouveaux dans les manifs, comme des travailleurs du Printemps et des Lidl, des entreprises de sécurité, des Pompes funèbres, des salariés de la boulangerie ou des Trois Suisses. Marchaient aussi dans ce secteur Canebière, Saint-Charles, Castellane, des travailleurs d'entreprises privées plus importantes comme Eurocopter et certains dont les entreprises connaissent des périodes de chômage partiel comme STMicroelectronics ou dont les emplois sont menacés comme Atmel.

Le préfet pour sa part, raisonnant sur le comptage de la manifestation, expliquait qu'il fallait retirer les femmes, les enfants et les vieillards pour connaître la population susceptible de manifester. À croire qu'il quitte la ville dès qu'une manifestation s'annonce, pour n'avoir jamais vu ni les femmes, souvent accompagnées d'enfants, ni les retraités.

Une manifestation à renouveler... avec tous, femmes, enfants, vieillards, ouvriers, étudiants, chercheurs, du public et du privé !