Figurent les 400 articles de chacune des sept grandes enseignes commerciales de Martinique signataires de l'accord signé par le syndicat de la Grande Distribution, ainsi qu'une centaine d'articles de magasin discount. La baisse annoncée doit donc se faire sur un total d'un peu plus de 2 900 articles.

La publication de ces listes a suscité de nombreuses réactions et remarques dans la population. Bien que l'application de la baisse ne soit prévue qu'à partir du 14 avril 2009 (un mois après la signature de l'accord), les listes ont été scrupuleusement examinées et commentées entre les lecteurs et, tout spécialement, les lectrices.

Les listes concernent des produits de consommation courante dans les ménages : sucre, pâtes, surgelés, huile, farine, épices, biscuits, riz, jus, eau, charcuterie, beurre, café, yaourts, fromages, vinaigre, lait, céréales, etc. Une ou deux marques commerciales distribuées par chacune des sept enseignes commerciales, et un ou deux volumes de distribution (sachet de 1 kg ou de 500 g, ou de 5 kg) ont été sélectionnés pour chaque produit. C'est un vrai casse-tête pour la ménagère. Même s'il a été prévu que les produits sur lesquels il y a une baisse de prix seront clairement indiqués dans les magasins.

Certains se demandent pourquoi des paquets de 5 kg d'ailes de dinde (c'est un exemple) ont été sélectionnés alors que les achats les plus courants se font en paquets de un kilo ! D'autres se demandent à partir des prix de quelle date la baisse sera appliquée, craignant que les commerçants ne fassent grimper les prix avant d'appliquer la baisse. Autre question : les commerçants commanderont-ils suffisamment de marchandises sur les articles sélectionnés ou seront-ils rapidement en rupture de stock, obligeant les acheteurs à se rabattre sur des articles dont les prix ne sont pas baissés ?

D'ores et déjà, de nombreuses personnes sont en alerte et donnent leur avis. Elles ont commencé à faire leurs propres listes, prévoyant d'acheter tels types de produits dans tel ou tel magasin.

Ainsi, en retournant dans les supermarchés après la grève, beaucoup ont observé que les prix de nombreux articles ont été augmentés. Ils se demandent si les gros possédants ne vont pas les voler de leur victoire sur la baisse des prix. Alors beaucoup se disent décidés à exercer une surveillance collective en formant des comités de contrôle de la baisse des prix dans les quartiers ou dans les entreprises. Et c'est bien en commençant à exercer un tel contrôle, sur les prix, sur les marges bénéficiaires des possédants, en les obligeant à rendre des comptes, que les masses laborieuses cesseront d'être les victimes de toutes sortes de gros et aussi petits trafiquants qui vivent grassement sur leur dos.