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- Lutte ouvrière n°2123
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Dans les entreprises
Technocentre Renault - Guyancourt (Yvelines) : Le contrat antisocial de crise de la direction
Du coup, des contrats de trois mois renouvelables ont été passés depuis le mois de février avec des prestataires, qui reviennent sur le site pour former les salariés de Renault.
C'est dans ce contexte qu'en mars le directeur général adjoint de Renault a ouvert une réunion à tous les salariés du Technocentre pour leur déclarer qu'il fallait coûte que coûte diminuer la masse salariale. Il faut, a-t-il dit, diminuer la charge de travail, et prendre des mesures de chômage partiel. Mais comment réduire la charge de travail, alors qu'il y a de moins en moins de personnel et que les salariés partant en départ volontaire ne sont pas remplacés ? Il faut s'organiser autrement, a-t-il répondu. Ben voyons !
En fait, la direction de Renault entend généraliser le recours au chômage partiel, dans les usines comme dans les bureaux, et quand elle le désire. Pour cela, elle vient de créer un « contrat social de crise », qui concerne tous les salariés, les ouvriers mais aussi les ingénieurs, les cadres et les employés au forfait, auxquels jusque-là le chômage partiel n'était pas appliqué. Elle prétend que « ce contrat a pour enjeu majeur de sauvegarder 8 000 à 10 000 emplois en France en 2009 » - chantage classique de tous les patrons aujourd'hui.
Renault veut imposer à tous de se payer le chômage partiel en prenant sur les congés individuels. Et dans le même temps la direction enterre la question des salaires de manière radicale : 0 % d'augmentation cette année. Selon son expression, le « contrat social » de crise est « fondé sur la solidarité et l'équité de traitement »... une équité toujours par le bas. Quant à la solidarité, la direction nous en a donné un bel exemple en 2008, quand elle a distribué un milliard d'euros de dividendes aux actionnaires !
Ce qui revient dans toutes les discussions, c'est que le chômage partiel imposé n'est pas justifié, ni dans les bureaux où la charge de travail est toujours importante, ni dans les usines où les semaines de chômage succèdent aux samedis travaillés. Dans tous les cas, ce n'est ni aux ouvriers, ni aux employés, ni aux cadres de payer à la place des actionnaires. La direction n'a qu'à prendre sur ses bénéfices, dont le total entre 2001 et 2008 s'élève à 17,98 milliards d'euros.