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- Lutte ouvrière n°2127
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Dans les entreprises
Diehl-Augé Découpage - Besançon (Doubs) : Une première victoire contre les licenciements !
Lundi 27 avril, dès la prise de travail de l'équipe du matin, la grève démarrait dans cette entreprise pour s'opposer aux 40 licenciements annoncés, sur un effectif total de 210 personnes. Elle était suivie par la quasi-totalité des ouvriers de production, rejoints par certains agents de maîtrise et des employés des bureaux.
Il aura fallu trois jours de grève et de blocage total de l'usine pour faire reculer le patron. Mercredi 29 avril, se tenait le Comité d'entreprise extraordinaire avec la présence du directeur général du groupe Diehl, du directeur de l'usine Griset qui chapeaute les trois usines françaises, dont Augé Découpage.
Après un long préambule, le directeur de Griset annonçait qu'il renonçait au plan de licenciements sur les trois usines du groupe, mais annonçait dans la foulée un nouveau projet de baisse du temps de travail et des salaires. Les délégués demandaient alors une interruption de séance pour informer les grévistes réunis en assemblée.
Celle-ci décidait de continuer la grève, car il n'était pas question d'accepter un nouveau plan. De plus, il y avait le paiement des heures de grève en jeu. Devant la détermination des grévistes, la direction, après plusieurs interruptions de séance, finit par accepter et la suppression des licenciements et le paiement des jours de grève, transformés en jours de chômage partiel pris sur le quota du mois de mai. Elle avait aussi compris que son projet de baisse du temps de travail et des salaires ne passerait pas et elle s'orientait sur des négociations de plans de formations État-Région.
À 16 h, l'assemblée des grévistes décidait de reprendre le travail... le lendemain jeudi, au grand dam de la direction qui espérait une reprise immédiate.
La grande majorité des grévistes ont compris que ce n'était qu'une première bataille gagnée, et qu'elle servira pour l'avenir, au cas où la direction reviendrait sur sa parole.
Certains n'en revenaient pas que la direction ait cédé si vite. Des tours de garde avaient d'ailleurs été préparés pour le 1er mai et le week-end. Il faut dire que le blocage de pièces à expédier d'urgence, dès le début de la grève, a certainement pesé dans la balance. Depuis la reprise, la direction se démène pour essayer de trouver des volontaires pour travailler la nuit, le 8 mai et le samedi en heures supplémentaires. Elle a bien du mal à les trouver.
La dernière journée de grève s'est terminée par un barbecue festif, et à la manifestation du 1er mai nous nous sommes retrouvés à une trentaine sous notre propre banderole : « Ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise ».