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- Lutte ouvrière n°2130
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La Poste - Beauvais - Les facteurs montrent leur mécontentement
Au CDIS (centre de distribution du courrier) de Beauvais, la grève du lundi 18 mai a été très bien suivie, comme elle l'a été dans beaucoup de bureaux du département de l'Oise, pour protester contre les menaces de la direction de La Poste en Picardie.
En prétextant une baisse de volume du courrier à traiter, cette dernière avait concocté un plan pour s'en prendre aux congés des facteurs : soit ceux-ci acceptaient de renoncer à trois jours de congés dits exceptionnels auxquels les postiers ont droit tous les ans, soit ils acceptaient de se voir imposer au moins sept jours de congé d'office, décomptés en congé annuel ou en repos compensateur, d'ici la fin de l'année 2009. Et elle annonçait aussi qu'elle n'embaucherait qu'une vingtaine de jeunes sur les soixante qui sont actuellement en apprentissage, en laissant sur le carreau quarante jeunes à qui elle avait promis l'embauche s'ils obtenaient leur CAP de facteur.
Quelques jours avant la grève et dans le cadre du préavis déposé par les syndicats, la direction de La Poste de Picardie a annoncé à ceux-ci qu'elle renonçait à son projet sur les congés car « elle ne pouvait rien imposer aux salariés ». À quelques jours de la grève, la mobilisation dans les bureaux de poste paraissait importante et il est probable que la direction nationale a donné à la direction régionale des consignes pour calmer un peu le jeu, espérant ainsi désamorcer un mécontentement qu'elle ne souhaitait pas voir se développer.
Cela n'a pas été pris comme une victoire, mais seulement comme un recul partiel de la direction, car celle-ci continue à dire qu'elle n'embauchera que vingt apprentis. Et évidemment, bien des postiers sont choqués de constater que La Poste a fait miroiter des espoirs à des jeunes qui vont se retrouver maintenant avec un CAP de facteur sans pour autant être embauchés, dans cette période de chômage catastrophique.
Et puis, dans la plupart des bureaux, le langage tenu par les directions locales n'a pas changé : la situation serait grave et ce que La Poste n'exige plus, il faudra que les postiers le donnent volontairement. Il est question de faire des groupes de travail pour chercher de quelle façon elle pourrait faire des économies de personnel dans les semaines qui viennent.
L'annonce de la direction n'a donc pas empêché de nombreux postiers de montrer leur mécontentement. Souvent la grève s'est accompagnée de rassemblements devant les bureaux de poste ou de manifestations. Les facteurs, accompagnés parfois par des usagers, y ont exprimé leur mécontentement et leur refus de payer d'une aggravation de leurs conditions de travail le fait que La Poste veuille diminuer les emplois pour maintenir ses bénéfices malgré la baisse du trafic.