Les producteurs de lait maintiennent leur pression sur les industriels de l'agro-alimentaire, les grandes enseignes de la distribution et les pouvoirs publics.

Le 25 mai, les accès de nombreuses laiteries ainsi que de dizaines de sites de transformation appartenant à des groupes comme Lactalis, Entremont ou Danone ont été bloqués, tandis que les rayons de certains hypermarchés ont été vidés de leur produits laitiers, que les manifestants ont distribués aux consommateurs.

Les producteurs, qui dénoncent l'effondrement des prix de 30 % sur un an, réclament un prix qui leur permette de vivre, soit 305 euros les mille litres, contre environ 210 euros actuellement.

Le problème ne touche pas que les producteurs français. Des manifestations ont d'ailleurs été organisées dans plusieurs pays d'Europe, notamment en Allemagne, en Espagne et en Belgique avec des délégations des différents pays, pour alerter l'opinion sur la chute brutale des prix et la menace qu'elle fait planer sur l'avenir de nombreuses exploitations.

Les industriels et les pouvoirs publics mettent en avant le recul de la demande et la baisse des cours sur les marchés mondiaux. Pourtant, les consommateurs n'ont vu la répercussion de cette baisse ni sur le prix du lait, ni sur les produits dérivés comme les laitages ou les fromages.

En fait, les producteurs de lait sont victimes de l'organisation capitaliste de ce secteur, comme du reste de l'économie, une organisation faisant que les grands groupes laitiers et la grande distribution peuvent faire leur beurre en imposant leur diktat aux producteurs, mais aussi aux consommateurs.