CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) : Le personnel de nuit se mobilise18/06/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/06/une2133.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle) : Le personnel de nuit se mobilise

Au CHU de Nancy, le personnel spécifique de nuit vient de repousser une décision de la direction de le faire travailler aussi de jour.

Les 400 « veilleuses de nuit », comme on les appelle encore bien souvent, sont des infirmières et des aides-soignantes qui ont fait le choix de travailler la nuit (quinze nuits de 10 h 30 par mois), bien souvent pour gérer des contraintes familiales. Et le fait de devoir venir travailler de jour, en bouleversant leur organisation personnelle, leur poserait de multiples problèmes de garde d'enfants, de déplacement, sans compter la fatigue supplémentaire due à l'alternance jour-nuit.

Il y a quelques mois, la direction du CHU a décidé de leur faire faire un mois par an de jour à partir de juin. La raison invoquée était une « remise à niveau ». En réalité l'objectif immédiat est de pallier le manque de personnel dans les services et d'apporter un peu de souplesse dans la gestion des effectifs. En effet, 650 suppressions de postes sont programmées d'ici à 2012 alors que le manque d'effectifs est déjà problématique. Et, à plus long terme, le projet de la direction est certainement d'instaurer peu à peu des roulements jour-nuit.

Le personnel de nuit était scandalisé que des syndicats aient pu approuver cette décision en réunion du CHS-CT (Comité d'Hygiène et de Sécurité - Conditions de travail). Très rapidement il s'est mobilisé. Des pétitions ont circulé. Une assemblée de 120 personnes a décidé une manifestation devant la direction pour le 28 mai, et une douzaine d'équipes ont été constituées pour mobiliser les collègues de nuit et pour informer le personnel de jour, lui aussi de plus en plus sollicité pour faire des nuits.

Le 28 mai, ce sont 180 personnes qui se sont retrouvées dans la cour d'honneur de l'hôpital central et qui ont obtenu d'être reçues par la direction. Les veilleuses ont exprimé leur indignation que leur compétence soit remise en cause. Face à leur détermination, les deux membres de la direction n'en menaient pas large et avaient même peur d'être séquestrés !

Quelques jours auparavant la direction, qui avait pris la mesure de la colère du personnel de nuit, avait décidé de suspendre la mesure jusqu'en septembre. Ce n'est donc qu'un premier recul, mais la direction a pu constater par elle-même qu'elle n'a pas intérêt à remettre son projet sur le tapis !

Partager