Alors qu'on parle encore du crash du vol d'Air France du 1er juin dernier, qui a coûté la vie à 228 personnes, quatre syndicats d'Air France ont écrit une lettre au directeur général de la compagnie, réclamant que la sécurité des vols devienne une priorité « indépendamment de toute réduction des coûts ». Représentant 30 % des pilotes, ils menacent de faire grève à la rentrée si des mesures ne sont pas prises d'urgence pour améliorer l'entretien des appareils et la formation des équipages. Ils exigent aussi que les équipages des vols cargo de longue durée passent de deux à trois pilotes, suite à la crise cardiaque d'un pilote d'une autre compagnie survenue le mois dernier : ils étaient trois dans le cas en question, mais « la même situation chez nous aurait pu être dramatique », commentait un responsable syndical.

Ce n'est pas la première fois que la politique de rentabilité d'Air France est ainsi montrée du doigt. En juin 2006, par exemple, un rapport soulignait déjà les faiblesses de la formation des pilotes. Quant au matériel, il est de plus en plus mis à l'épreuve : les avions enchaînent atterrissages et décollages en flux tendu, tout au long de l'année et plus particulièrement en période estivale.

La « réduction des coûts » est bien la priorité actuelle d'Air France : elle menace de provoquer de nouvelles catastrophes.