Le Bisphénol A est interdit depuis octobre 2008 au Canada et dans certains États américains en raison des « incertitudes soulevées par de récentes études scientifiques sur les effets potentiels de cette substance chimique à faible concentration ». En France, neufs sénateurs ont demandé son interdiction dans les plastiques alimentaires au nom de principe de précaution.

Le BPA est une substance chimique utilisée dans la composition de récipients de micro-ondes, revêtements de boîtes de conserve, de cannettes et de 90 % des biberons français en 2008. Cette substance est connue pour s'extraire des plastiques surtout lorsqu'ils sont chauffés avec des liquides à haute température.

Depuis 2001, des études américaines montrent que même de faibles doses de BPA, en agissant sur l'équilibre hormonal, ont des effets sur la croissance et le développement d'espèces vivantes. Selon les études récentes de Patrick Fénichel du CHU de Nice, le Bisphénol stimule la croissance des cellules cancéreuses. Il serait également lié à la survenue du diabète, de maladies cardio-vasculaires, et en tant que perturbateur hormonal, de l'obésité, de l'atteinte à la reproduction et de troubles du comportement.

Pourtant, le dernier avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) estime que la quantité de BPA transmise aux aliments est inférieure à la dose journalière tolérable (DJT) par un nourrisson même en cas de chauffage dans un micro-ondes « en conditions réalistes (durée de chauffage inférieure à 10 minutes) ». Peu de temps après, Le Canard enchaîné (19 novembre 2008) dénonçait le fait que de nombreux membres du comité d'experts de l'Afssa étaient également employés par l'industrie du plastique.

La secrétaire d'État à l'Écologie, Chantal Jouanno, a demandé à l'Afssa le 15 juin de reprendre l'expertise sur les effets du BPA. Les plus importants fabricants américains et certains industriels français ont cessé de produire des biberons composés de cette substance suite à cette polémique. C'est que la perspective de conquérir un marché de biberons sans BPA, actuellement seulement 8 % du marché, est alléchante pour les industriels du plastique. L'État finira peut-être par entériner la reconversion des industriels.